Fespaco: Haïlé Gerima sacré Etalon d’or de Yennenga


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Salome Gerima co-productrice de

Il n’y a pas eu de surprise lors de la proclamation du palmarès officiel du 21e festival du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, samedi, avec la consécration de « Teza ». Déjà primé à Venise et sacré à Carthage où il a reçu le Tanit d’or, la renommée de ce film du réalisateur éthiopien Haïlé Gerima, l’avait déjà précédée à Ouagadougou, où il a eu la faveur du public que le jury a suivi, pour une des rares fois…

Notre correspondant au Burkina Faso

Le Jury de la 21e édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), présidé par le réalisateur burkinabè Gaston Kaboré, a attribué, samedi 7 mars, au film « Teza », du cinéaste éthiopien Haïlé Gerima, l’Etalon d’or de Yennenga, la plus haute récompense de ce festival qui s’est tenu du 28 février au 7 mars.

Salome Gerima co-productrice de « Teza » ou l’espoir, est l’histoire d’Anberber, un jeune éthiopien imbibé de marxisme et parti étudié la médecine en Allemagne. Il nourrit le rêve fou de revenir dans son pays pour y éradiquer tous les maux. Le film relate, au fil de nombreux flashbacks, une histoire à la fois tumultueuse et captivante qui est aussi celle de toute l’Ethiopie: l’installation de la terreur et du chaos économique du régime Mengistu, la difficile insertion sociale d’une élite intellectuelle, mais aussi l’espoir de l’avènement d’une nouvelle Ethiopie. De la période d’indécision et d’indétermination dans laquelle l’avait plongé son aventure spirituelle et intellectuelle, Cheick Hamidou Kane, l’écrivain sénégalais, confessait avoir écrit l’aventure ambiguë, pour s’exorciser de cette situation. Il en va presque de même pour Haïlé Gerima, qui à travers le personnage d’Anderber, se livre à sa propre introspection cathartique, lui l’éternel exilé, victime de racisme.

L’Etalon d’argent à l’Afrique du Sud et le bronze à l’Algérie

Le jury a décerné l’Etalon d’argent au film « Nothing but the truth » du réalisateur sud-africain, John Kani. Ce film raconte l’histoire de l’Afrique du Sud post-apartheid, à travers le personnage de Sipho, un bibliothécaire qui se fait des illusions sur la nouvelle Afrique du Sud en aspirant à une promotion dans le cadre de son travail.

Le réalisateur algérien, Lyes Salem, grâce à son film « Mascarades » obtient l’Etalon de bronze. Ce film aborde la place du mariage dans la condition sociale des femmes. Il met en scène Mounir Meckbel, une fille dont l’indépendance d’esprit et les écarts de comportements offusquent plus d’uns dans le village. Du coup, tous rêvent de la voir finir vieille fille. Alors qu’elle rentre éméchée d’une soirée, Mekbel annonce avoir trouvé chaussure à son pied. Elle rameute tout le village qui s’active pour l’organisation de noces qui n’auront pas lieu, faute de… marié.

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