Fashion Week Paris 2014 : un pas vers plus de diversité


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Le manque de diversité sur les podiums internationaux est pointé du doigt à l’occasion de chaque événement mode. Il y a un an, trois figures emblématiques du métier, Naomi Campell, Iman Bowie et Bethan Hardison ont interpellé les médias sur ce sujet au moyen d’une association, la « Fashion Diversity Coalition »

Les trois ex-top modèles ont publié en septembre 2013 une lettre ouverte à l’attention des chambres syndicales de la mode de New York, Londres, Milan et Paris. Iman Bowie, choquée de constater que les modèles noires travaillaient plus dans les années 70 qu’en 2013, avait personnellement appelé au boycott des marques qui n’employaient qu’un seul ou aucun mannequin noires pour leur défilé. Carole White, qui a lancé la carrière de Naomi Campbell dans les années 80, emploi actuellement 300 modèles, parmi lesquelles seulement 13 sont noires ! Elle explique sans détour sur CNN en septembre 2013: « Nous choisissons les mannequins que le client demande et le ratio noire/blanche est très disproportionné. Nous faisons aussi très attention au type de modèle noire que nous sélectionnons, parce nous savons qu’elles doivent être étonnamment belle, avoir un corps de rêve…en fait elles doivent être parfaites »

Des efforts porteurs d’espoir

Le projet « Fashion Diversity Coalition » semble avoir fait bouger les choses puisque cette année, du 25 février au 5 mars à la fashion week de Paris, nous avons pu observer une légère augmentation dans le nombre de mannequins noires présentes sur les podiums. Le trio espère que leur initiative va perdurer. Naomi Campbell détaille : « Nous ne voulons pas être juste un phénomène nous voulons que notre action dure. Un modèle ne doit pas être choisi pour sa couleur de peau mais parce qu’elle est belle, talentueuse et qu’on lui donne toutes les opportunités pour réussir dans ce travail »

L’exemple Américain ?

Du côté des décideurs, outre-Atlantique, on peut expliquer cette hausse, entre autres, par le fait que l’industrie de la mode tente de sortir de la crise économique. Les grandes maisons ciblent donc un public plus large, notamment issu des diasporas africaines. Aux Etats-Unis, par exemple, le troisième poste de dépenses des femmes Noires américaines est la mode (vêtements, chaussures, accessoires). Le pouvoir d’achat des Noirs américains est croissant depuis 2011 et atteindra, selon le rapport de l’institut de sondage Nielsen, la somme de 1100 milliards de dollars en 2015. Côté Europe, les marques de luxe sont appréciées des femmes Noires, même si elles sont sous-représentées dans les campagnes d’affichage et sur les podiums.

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