Eygpte : l’insurrection du Canal de Suez


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Des appels à « l’insurrection civile » ont poussé plusieurs centaines de personnes à descendre mercredi dans les rues d’Ismaïlia, Suez et Alexandrie.

Des forces politiques appellent à « l’insurrection civile ». Plusieurs villes égyptiennes du Canal de Suez ont répondu à l’appel, à l’instar de Suez, Ismaïlia et Alexandrie. Des appels à manifester auraient également été lancés dans la capitale. Mais pour l’heure, la mobilisation au Caire ne promet pas d’être aussi puissante que celle de la région du Canal.

Ces « insurrections civiles » font suite aux évènements de Port-Saïd où une cinquantaine de personnes ont été tuées dans des manifestations. Conséquences de la condamnation à mort fin janvier de 21 supporters de football, les « ultras », accusés d’être impliqués dans des violences ayant provoqué la mort de 74 personnes l’année dernière après un match de foot. Les manifestants réclament leur libération.

Pour calmer l’escalade de violence, le président Mohamed Morsi a instauré l’état d’urgence dans la région et a imposé un couvre-feu systématiquement non respecté à Port-Saïd, Suez et Ismaïliya.

« Lève-toi Port-Saïd »

En soutien à Port-Saïd, des marches ont été organisées à Ismaïliya, d’après le journal Al-Ahram. Le Front El-Inqaddes, l’une des principales coalitions de l’opposition, a appelé à une révolte civile le 1er mars prochain. Le but, bloquer les institutions de la province pour obliger le gouvernement à répondre aux revendications des populations. L’appel a également été lancé dans les provinces du Caire, Gizeh et Alexandrie pour vendredi et samedi afin de dénoncer cette fois-ci la situation socio-économique du pays.

La désobéissance civile, arme ultime, a commencé depuis maintenant plusieurs semaine à Port-Saïd. Dimanche dernier, les habitants ont bloqué l’accès de quelques établissements publics, d’écoles, banques, usines et ont brièvement bloqué la circulation d’une ligne de chemin de fer. « Soulève toi Port-Saïd, Que justice leur soit rendue, sinon, nous mourrons comme eux », scandaient les manifestants en faisant allusion aux personnes mortes pendant les manifestations de soutien aux supporters de football.

Toutes ces opérations de blocage, de grèves et de manifestations ont provoqué la fermeture du port Est. Cela représente quelque 100 millions de dollars de perte dans la zone franche.

Aujourd’hui, les manifestants réclament l’évincement du ministre de l’Intérieur, une commission d’enquête sur le drame sportif de 2012 et la traduction devant la justice des auteurs des meurtres de fin janvier.

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