A l’étroit en Afrique, France 24 est-elle exempte de tout reproche ?


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France 24
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La chaîne France 24 est de plus en plus critiquée sur le continent africain. Ce samedi, c’est le gouvernement sénégalais qui a fermement condamné le traitement « tendancieux » de l’actualité du pays de la Téranga par la chaîne de télévision française.

« Le Gouvernement du Sénégal a la surprise de constater, une nouvelle fois, une couverture médiatique tendancieuse de l’actualité politique au Sénégal depuis plusieurs mois par la chaîne de télévision France 24… Ce traitement sans éthique, sans équilibre, tendancieux et subversif de l’information sur le Sénégal est manifeste », a Moussa Bocar Thiam, ministre sénégalais de la Communication.

Le Sénégal exige de France 24 de rétablir la vérité

« Alors qu’un député de l’opposition, au cours d’une conférence de presse a publiquement injurié et diffamé des chefs d’État, puis présenté ses excuses, la chaine France 24 justifie sa garde à vue par sa position sur le discours à la nation du président de la République, ce qui est manifestement fallacieux », a poursuivi l’officiel dans un communiqué.

« Le Gouvernement du Sénégal exige, par conséquent, de la chaine France 24 de rétablir la vérité et de s’abstenir à l’avenir de porter atteinte à la réputation du Sénégal par des informations tendancieuses ». De sévères mises en garde ont en outre été faites par Dakar. Le ministre a, en effet, rappelé que la presse étrangère est soumise aux mêmes exigences légales que les médias nationaux. Ces derniers, précise-t-il, « ne doivent en aucune manière transiger avec la vérité ».

France 24 souvent critiquée en Afrique

Cette sortie intervient au moment où France 24 est souvent critiquée sur le continent africain. Fin mars dernier, la chaine avait été suspendue au Burkina Faso, à la suite d’un entretien avec le chef de la branche nord-africaine du groupe d’Al-Qaïda, AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique). L’interview de Yezid Mebarek a eu lieu au début du mois de mars, après la mort de son prédécesseur tué par l’armée française, lors d’un raid aérien.

« France 24 n’est pas seulement le porte-parole de ces terroristes. Mais pire, elle offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine », avait déclaré le ministre burkinabé de la Communication, Jean-Emmanuel Ouedraogo. Fin avril 2022, la HAC (Haute Autorité de la Communication) annonçait le retrait définitif de l’autorisation d’établissement et d’exploitation de RFI (Radio France Internationale) et de France 24 au Mali.

France 24 exempte de tout reproche ?

Décision qui faisait « suite à des manquements relevés par la HAC dans le traitement de l’information sur le Mali par ces deux organes suivis depuis plusieurs mois par le Centre de Monitoring ». Bamako incriminait des « reportages de David Baché, des 13 et 15 mars 2022, sur des supposées exactions de l’Armée malienne sur les populations civiles dans le centre du Mali et dans la zone de l’Office du Niger, à la prétendue disparition de citoyens mauritaniens à la frontière malienne».

Avec cette dénonciation sénégalaise, force est de se demander si la chaine France 24 est exempte de tout reproche dans la collecte et le traitement de l’information.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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