En Éthiopie, des membres des forces spéciales d’Amhara ont tiré des coups de feu en l’air, dimanche nuit. De même, des tirs d’artillerie ont été entendus à l’extérieur de la ville de Kobo. Faut-il craindre une nouvelle escalade, après la guerre du Tigré ?
La décision du gouvernement fédéral d’Éthiopie d’intégrer les forces spéciales régionales dans les rangs de la police ou de l’armée nationale, passe mal. Hier dimanche, ils étaient des milliers de personnes à manifester leur désapprobation, dans la région éthiopienne d’Amhara.
Décision prise dans l’intérêt de l’unité nationale
Jeudi, le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed avait déclaré que cette décision avait été prise dans l’intérêt de l’unité nationale de l’Éthiopie. Seulement, les membres des forces spéciales d’Amhara et des milices alliées de la région ont assuré qu’ils s’opposeraient à cette décision.
Malgré les assurances du Président de la région Amhara, Yilkal Kefale, la tension ne faiblit pas. Ce dernier ayant précisé que « décision de jeudi s’applique à l’ensemble des 11 régions d’Éthiopie et vise simplement à organiser les forces régionales dans le cadre des institutions fédérales de sécurité ».
Amhara vulnérable aux attaques du Tigré et d’Oromiya
Selon le dirigeant, les forces spéciales avaient mal interprété cette décision gouvernementale, perçue comme exigeant leur désarmement. Ces éléments armés ont largement aidé l’armée régulière dans le conflit au Tigré. Et pour eux, la dissolution des forces spéciales d’Amhara rendrait leur région vulnérable aux attaques provenant des régions du Tigré et d’Oromiya.
Et selon l’agence Reuters, qui a cité des témoins oculaires dans la ville de Gondar, des membres des forces spéciales d’Amhara ont tiré en l’air, pendant la nuit de dimanche. Ce, pour défier la décision du gouvernement. Ces coups de feu ont eu lieu en marge de manifestations d’envergure. Les rues d’au moins six autres villes de la région ayant été investies.
Craintes d’une nouvelle escalade ?
Par ailleurs, des tirs d’artillerie ont aussi été entendus à l’extérieur de la ville de Kobo. Selon Anadolu, il était jusqu’ici impossible de dire avec précision d’où provenaient ces tirs à l’arme lourde. Ces incidents interviennent au moment où l’Éthiopie vient à peine de fermer la page de la guerre au Tigré. Lequel conflit a fait près de dix mille morts.
Avec ces nouveaux évènements, il y a lieu de craindre une nouvelle escalade dans des régions où la stabilité reste fragile.
