Etats-Unis : une étude du MIT montre qu’Uber discrimine les femmes et les noirs…


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Les trajets les plus longs et les plus chers pour les femmes et les temps d’attente et de déplacements annulés pour les passagers noirs, concluent une étude de deux ans réalisée par trois universités nord-américaines dans le cadre de l’analyse des services d’Uber et de Lyft.

Menée auprès de passagers et de conducteurs d’Uber et de Lyft, dans les villes de Boston et de Seattle, cette étude a impliqué quelques 1500 voyages et a conclu que les deux applications de transports discriminent les noirs et les femmes.

Réalisé par des chercheurs de l’Institut de Technologie du Massachusetts (MIT), de l’Université Stanford et de l’Université de Washington, l’enquête a constaté que les conducteurs d’Uber et de Lyft ont annulé de manière disproportionnée le transport de passagers ayant des noms qui sonnaient africains-américains.

“La moyenne des annulations pour les noms qui sonnaient africains-américains a été deux fois plus fréquente en comparaison avec les noms qui sonnaient blancs”, soulignent les auteurs de l’étude publiée en Octobre sur le site du National Bureau of Economics Research.

La recherche a également conclu que les passagers noirs attendent plus longtemps pour le service et qu’il est “évident que les chauffeurs opéraient des voyages plus longs et plus chers pour les passagères à Boston ”, constate l’étude.

“Le trajet additionnel que les passagères subissent semble être une combinaison pour en tirer profit et pour flirter avec un auditoire captif”, notent les chercheurs.

L’étude a eu une grande incidence aux États-Unis et a déjà amené le sénateur Al Franken à écrire une lettre ouverte aux deux entreprises, dans laquelle il questionne les “efforts” menés pour tenter de “combattre le problème de la discrimination”.

Les deux entreprises ont déjà réagi à l’étude en niant toute forme de discrimination.

“La discrimination n’a pas de place dans la société et n’a pas de place chez Uber”, assure l’application de transports dans un communiqué envoyé à la BBC, relevant qu’au contraire, elle “contribue à réduire les inégalités dans le transport”.

Pour sa part, le porte-parole de Lyft, Adrian Durbin, se félicite de “l’impact positif” que son entreprise a “dans les communautés de couleur“, selon ses dires à la BBC.

“Grâce à Lyft, les gens qui vivent dans les zones mal desservies – que les taxis négligent historiquement – peuvent à présent accéder à des déplacements convenables et accessibles ”, relève Durbin, qui garantit que l’entreprise ne tolère “aucune forme de discrimination”.

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