Entre l’Egypte et l’Algérie, il y a de l’eau dans le gaz


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Nouveau rebondissement dans les rapports tumultueux entre l’Égypte et l’Algérie. Les membres du Conseil Consultatif égyptien ont reproché, lundi, à Alger d’être à l’origine de la pénurie de gaz qui secoue leur pays. L’ Algérie aurait en effet exigé, comme préalable à la reprise de ses exportations de gaz butane, le paiement anticipé des quantités qui seront achetées dans le futur. Une décision prise au vu de l’accumulation des dettes égyptiennes.

Après le football, l’approvisionnement en gaz est en passe de devenir la nouvelle pomme de discorde entre l’Algérie et Égypte. Les membres du Conseil consultatif égyptien (Chambre haute du Parlement) ont accusé, lundi, Alger d’être responsable de la pénurie en gaz qui frappe actuellement leur pays. Selon les autorités égyptiennes, l’Algérie, qui est avec l’Arabie Saoudite le fournisseur de gaz butane du pays, aurait réduit ses exportations de gaz suite à la série d’incidents qui a précédé le match de qualification pour le Mondial. Depuis novembre, le prix de la bouteille de gaz a été multiplié par trois, provoquant des émeutes sanglantes dans plusieurs villes du pays, notamment à Alexandrie.

Égypte : une mauvaise cliente ?

« Si l’Égypte se trouve dans une telle situation », explique une source proche du bureau du Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, interrogée par Algerie-Focus, c’est parce-que le pays a choisi de ne pas « se soumettre aux nouvelles dispositions algériennes » qui réglementent le commerce extérieur et les exportations, en refusant « de payer ses factures de gaz ».

Accord entre l’Égypte et Israël

Cette situation pourtant critique ne semble pas inquiéter les autorités égyptiennes, occupées à vendre le peu de gaz dont elles disposent à Israël, à un prix inférieur à celui fixé par son voisin maghrébin, selon les médias algériens. Une attitude jugée « inadmissible » par un membre anonyme de l’institut de recherche pétrolière d’Égypte. «Au moment où le peuple souffre d’une crise aigüe de gaz butane, les autorités n’ont pas trouvé mieux que d’exporter le gaz nature vers l’Etat hébreu. Et pourtant c’est cette quantité de gaz que la marché de consommation interne a besoin », explique-t-il dans le quotidien égyptien El Chourouk.

Au vu des termes de l’accord gazier négocié en catimini entre les deux pays le 17 septembre dernier, cette pénurie de gaz pourrait continuer. Selon le quotidien égyptien Al Châab cité par le site d’informations en ligne Biladi, l’Égypte se serait engagée à livrer sur une période de 20 ans à Israël 1,7 milliards de m3 de gaz, à un prix très bas. Un accord qui risque de détériorer un peu plus les relations déjà houleuses entre l’Algérie et l’Égypte.

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