Energie : Paris et Alger d’accord


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Le passage de M. Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines algérien, à Paris s’inscrit dans le cadre de la préparation de la visite du président français Nicolas Sarkozy en Algérie, prévue du 3 au 5 décembre. Mais c’était aussi l’occasion pour faire le point sur la coopération dans le domaine de l’énergie et du gaz entre l’entreprise algérienne Sonatrach et Gaz de France (GDF).

Trois contrats ont été signés ou devraient l’être dans les jours qui suivent. Le premier concerne l’extension jusqu’à 2019 de la validité de l’ensemble des contrats et autres accords commerciaux existant entre Sonatrach et GDF. Ces accords devaient prendre normalement fin en 2013. Le second a trait à la révision des prix du gaz et autres matières premières vendus à l’entreprise française. Enfin le dernier contrat touche à la commercialisation. Il prévoit d’autoriser Sonatrach à stocker son gaz naturel liquéfié (GNL) dans des terminaux marins français situés à Montoir, en Bretagne, en vue d’être commercialisés vers d’autres pays d’Europe ou d’Amérique.

Dans le domaine du nucléaire, M. Khelil a laissé entendre que l’Algérie s’achemine vers la signature d’un accord de coopération global avec la France. Et même si la construction d’une centrale ne semble pas être à l’ordre du jour pour des raisons stratégiques, selon le même interlocuteur, l’accord portera néanmoins sur l’assistance nucléaire et la création d’un institut algérien pour la formation et la recherche dans ce domaine (agence de sûreté et de sécurité nucléaire, maîtrise des risques et des dangers provenant du nucléaire, ressources humaines nécessaires pour faire fonctionner un tel secteur…).

Ressources énergétiques et environnement

En ce qui concerne l’environnement, M. Khelil veut faire profiter la France de l’expérience algérienne en termes de la séquestration du CO2, une technique qui consiste à réinjecter cette matière dans les gisements de gaz lors de son torchage. Le ministre algérien a invité M. Borloo à venir visiter un projet de traitement de CO2 mis en place en partenariat avec la compagnie British Petroleum. Par ailleurs, excluant une hausse importante de production du pétrole dans les années à venir, M. Khelil a estimé que les efforts vont être désormais consentis sur le volet commercialisation. A cet effet, une entreprise dénommée Sonatrach France SA sera bientôt constituée, à l’image de celle qui existe déjà en Angleterre et au Pérou. L’objectif étant de mieux vendre le gaz algérien.

S’agissant de la présence française en Algérie dans le domaine des hydrocarbures, M. Khelil reconnaît qu’elle est faible en comparaison avec les Etats-Unis et la Chine. En revanche, les entrepreneurs français sont très actifs dans les domaines de l’équipement, du transport et de l’assistance technique et matérielle, etc. Dans le domaine du pétrole, le ministre algérien de l’Energie ne prévoit pas une accalmie dans les prix. Au contraire, trois éléments plaident pour leur envolée, dit-il : l’intervention militaire turque au Kurdistan, la dépréciation inquiétante du dollar américain et les capacités limitées des raffineries.

Yacine Farah, pour El Watan

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