Endiguer la dérive autoritaire en Tunisie


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La polarisation politique et la nostalgie, illusoire, d’un gouvernement centralisé fort planent au-dessus du septième anniversaire du déclenchement de la révolution tunisienne de 2011. La coalition au pouvoir devra mener les réformes qu’elle avait promises, mettre en place la Cour constitutionnelle et organiser des élections municipales, déjà reportées à de nombreuses reprises, si elle veut que la transition tunisienne reste l’exemple d’une transition réussie dans le monde arabe.

Les efforts obstinés menés pour maintenir la coalition parlementaire et gouvernementale entre Nida Tounes (nationaliste) et An-Nahda (islamiste) retardent la mise en œuvre effective de la Constitution de janvier 2014 et fragilisent les institutions. Dans un contexte de marasme économique, la nostalgie d’un Etat fort, à l’image de celui que l’ancien régime prétendait défendre, se répand. Mais pour renforcer cet Etat et faire face aux évènements imprévus, tels que de nouvelles attaques jihadistes d’ampleur, des émeutes incontrôlables ou la vacance provisoire ou définitive de la présidence de la République, le pays est contraint de consolider ses institutions en respectant et en mettant en œuvre sa Constitution.

En effet, la dérive autoritaire actuelle a peu de chances d’aboutir à l’établissement d’un régime comparable à celui de Ben Ali : les divisions politiques et socioéconomiques sont nombreuses et la liberté de ton s’est installée dans les médias au cours des sept dernières années. Les tentatives visant à restaurer un climat de peur parmi la population s’opposeraient à de fortes résistances. La gouvernance n’en sera pas plus efficace et les conflits étouffés finiraient par ressurgir de manière plus violente.

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