En Côte d’Ivoire, la retransmission de la chaîne de télévision France 24 suspendue, des journaux d’opposition menacés


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Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude quant au climat général qui règne actuellement en Côte d’Ivoire. En effet, la diffusion de la chaîne de télévision France 24 a été « suspendue » le 22 février 2010 jusqu’à nouvel ordre par le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA). D’après des sources concordantes, plusieurs journaux d’opposition seraient sous le coup de menaces sérieuses.

« Le CNCA doit agir avec une extrême précaution et ne pas prendre de décision abusive car la situation actuelle est plus que sensible et le risque d’exacerber les tensions est grand. Nous demandons également aux autorités d’assurer la sécurité des médias d’opposition et appelons tous les protagonistes au calme et à la raison », a déclaré l’organisation.

Joint par téléphone, le président du CNCA, Franck Anderson Kouassi, a expliqué cette décision par le fait que France 24 aurait « traité l’information de façon déséquilibrée, ce qui va à l’encontre de la déontologie journalistique ». C’est pour l’instant une « mesure conservatoire », la chaîne est suspendue jusqu’à nouvel ordre. Un Conseil extraordinaire devrait être organisé rapidement afin que le sort de la chaîne en Côte d’Ivoire soit précisé.

La situation politique s’est tendue depuis que Laurent Gbagbo a décidé de dissoudre le gouvernement et la Commission électorale indépendante (CEI) le 12 février, repoussant ainsi encore une fois la date des élections.

Plusieurs manifestations ont été organisées dans le pays et ont conduit à des violences. Le 19 février, cinq personnes sont mortes suite à la répression de l’une d’entre elles par les forces de l’ordre. C’est la retransmission de cette information qui pourrait être à l’origine de la décision du CNCA.

Par ailleurs, le directeur de publication du journal « Le Patriote », Charles Sanga, a déclaré recevoir des menaces téléphoniques. Les locaux de la rédaction ont été incendiés lors de la crise de novembre 2004. Par mesure de sécurité, la direction a donc décidé de réduire temporairement son équipe et de diminuer l’activité.

Denis Kah Zion, directeur général du quotidien « Le Nouveau Reveil », nous a confié avoir également reçu des menaces téléphoniques. Les bureaux du journal ont été saccagés en 2004 et le 22 octobre 2009. Des mesures de précautions ont aussi été adoptées.

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