Elections au Cameroun : L’opposition obtient enfin la refonte des listes


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Elecam, l’organe chargé de l’organisation des élections au Cameroun a enfin accepté de procéder à la refonte des listes électorales. L’opposition et la société civile qui l’a réclamé à cor et à cri insistent désormais sur l’obligation des inscriptions biométriques.

Elections Cameroon (Elecam), organe chargé de l’organisation des élections au Cameroun, a enfin cédé. Son conseil électoral réuni mardi dernier en session extraordinaire s’est enfin engagé à procéder à la refonte des listes électorales avant les prochaines élections municipales et législatives. Une volte face qui intervient tout juste un mois après le refus ouvertement affiché par Mohaman Sani Tanimou, le directeur général de cet organisme qui privilégiait plutôt la révision.

Elecam justifiait pourtant quelques jours auparavant son incapacité à procéder à une refonte par le manque de moyens et davantage par l’impossibilité de procéder à une telle opération avant la tenue des élections municipales et législatives prévus en juillet. Pour Samuel Fonkam Azu’u, président du Conseil électoral d’Elecam, le gouvernement s’est engagé à appuyer financièrement l’opération.

Mais cette volte-face se justifierait davantage par la pression de l’opposition et de la société civile qui avait prédit qu’il n’y aura pas d’élections sans une refonte des listes. Une semaine auparavant, le Manidem, parti politique de l’aile dure de l’opposition camerounaise, avait annoncé le lancement dans les prochains jours des manifestations publiques. « Le Manidem déclare haut et fort que le régime RDPC et Cie doit accepter les améliorations du processus électoral exposées, depuis des années, par l’opposition dont les plus importantes sont : la refonte du fichier électoral, le bulletin unique et l’inscription biométrique », insistait ce parti dans une déclaration parvenue à la presse le 31 janvier.

Cap vers les inscriptions biométriques

« Le Manidem ne se contentera pas d’une simple déclaration politicienne, que certaines forces politiques utilisent comme un chantage à la négociation. Nous appelons les Kamerunais à se soulever pour obtenir ces modifications. La démocratie a un prix. Les Kamerunais doivent être décidés à le payer. Notre Parti va prendre la tête de cette mobilisation populaire. Notre détermination est totale », menaçait le parti.

Abondant dans le même sens, Le Rassemblement de la jeunesse Camerounaise avait appelé les jeunes à ne plus prendre part aux élections « tant que le gouvernement s’obstinera à la révision éternelle et non à la refonte totale des listes électorales ». De nombreux observateurs pensent néanmoins que les chancelleries occidentales installées au Cameroun ont tout aussi œuvré pour un changement de cap. Les partis politiques et la société civile militent désormais en faveur des inscriptions biométriques et l’implication de tous au processus électoral.

Les différentes antennes d’Elecam ont suspendu les opérations de révision des listes entamées depuis le 5 janvier dernier. Elles attendent désormais les indications relatives à la refonte. On repart donc à zéro.

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