Egypte : un troisième candidat à la Présidentielle ?


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Les révolutionnaires pourraient bien désigner un des leurs pour se présenter à l’élection présidentielle prévues le 26 et 27 mai. Il s’agit de Mohammed al-Qassas, leader du groupe Tayyar al Masry.

(De notre correspondante au Caire)

Mohammed al-Qassas, leader du groupe Tayyar al Masry, multiplie les rencontres auprès des différents groupes révolutionnaires pour s’assurer de leur soutien avant d’annoncer sa candidature. Cette initiative arrive peu de temps après l’annonce de la non-candidature de Khaled Ali, autre figure révolutionnaire et candidat à la Présidentielle de 2012, espoir des révolutionnaires jusque-là.

Né en 1974, al-Qassas a longtemps appartenu au mouvement des jeunes Frères musulmans, jusqu’à en prendre sa direction lors de la révolution de 2011. Néanmoins, en désaccord avec la hiérarchie de la confrérie, ce dernier a rompu tout lien pour fonder le Tayyar el Masry, parti révolutionnaire d’orientation islamiste. Il est aujourd’hui l’un des rares révolutionnaires à remplir les conditions d’âge (40 ans) pour se présenter aux élections.

Al-Qassas souhaite proposer une alternative aux seuls deux candidats qui ont aujourd’hui manifesté leur intérêt : Abdelfattah al-Sissi et Hamdeen Sabbahi. « La situation en Egypte est inquiétante, explique al-Qassas. On observe une évolution vers une dictature dans un contexte de dénonciation de la vraie jeunesse révolutionnaire, celle du 25 janvier. Une figure de l’armée comme candidat présidentiel, ce n’est pas la démocratie que nous souhaitons ». Et de fait, une part importante de la jeunesse égyptienne se sent aujourd’hui en rupture avec la voie politique.

Désabusés par plusieurs années de manifestations stériles, les jeunes s’opposent à un régime militaire qui n’a eu de cesse de renforcer la répression à leur égard. Les jeunes révolutionnaires reprochent par ailleurs à Hamdeen Sabbahi d’avoir soutenu cette répression, marquant une fracture générationnelle difficilement réduite. « Nous voulons montrer que la jeunesse révolutionnaire peut être force de proposition, explique al-Qassas, afin de contrer l’image de casseurs répandues dans les medias officiels ».

Le passé « frèriste » de Mohammed al-Qassas sera probablement son plus grand obstacle, prêtant le flanc aux pro-Sissi qui l’accusent d’être le candidat de la confrérie.

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