Egypte : un portail sur la place Tahrir en guise de « sécurité » ?


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Un portail en fer a été érigé à l’entrée de la place Tahrir, au Caire, afin de ramener le calme à cet endroit, selon le gouvernement.

Les habitants du Caire ont eu la surprise de découvrir qu’un portail a été installé ce week-end aux abords de la légendaire place Tahrir, épicentre de la contestation. L’opposition démocrate dénonce une nouvelle forme de « répression ». Mais selon le ministère de l’Intérieur, cette installation, de trois mètres de haut hérissée de pics et peinte aux couleurs nationales, vise à redonner un air de « normalité » au site.

Pour le moment, le portail est ouvert afin de permettre l’accès aux automobilistes à l’un des axes principaux, la rue Kasr el Eïni. Il remplace en outre les nombreux murs en béton construits dans le quartier, ces trois dernières années.

« Ces portes ont été installées provisoirement. En cas de problème de sécurité, elles seront fermées », a indiqué Hany Abdel Latif, porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Vers une crise durable ?

Les contestataires affirment que ce portail et les blocs de béton, censés être temporaires, sont le signe d’une crise durable sept mois après la destitution de Mohamed Morsi.

« Est-ce que quelqu’un connaît les heures d’ouverture du point de passage de Kasr el Eïni ? », s’interroge la journaliste Hanane Hagag sur sa page Facebook, faisant ainsi le rapprochement avec les barrages sur la bande de Gaza.

Il existe d’autres artères menant à la place Tahrir. Mais les forces de l’ordre ont la possibilité de couper ces accès à l’aide de barbelés, notamment lors des manifestations.

L’ancien porte-parole du gouvernement post-Morsi, Khaled Daoud, qui a démissionné après le début du massacre des manifestants par l’armée, s’est lui aussi indigné : « Ils parlaient de transformer Tahrir en musée, en lieu de mémoire. Au lieu de ça, ils installent cette horrible porte de fer et cherchent à empêcher et à interdire les manifestations sur la place-même ».

La place Tahrir est un lieu doublement symbolique. Elle est considérée comme un haut lieu de la « révolution du Nil », et comme un lieu de mémoire.

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Fouâd Harit est un journaliste expérimenté qui a travaillé de nombreuses années chez Afrik.com. Son travail journalistique, marqué par une approche critique des relations internationales et des dynamiques politiques africaines, reflète son engagement dans la défense de la liberté d'expression et la lutte contre toutes les formes de discrimination.
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