Egypte : quand Sissi « utilise le Covid-19 pour étendre ses pouvoirs répressifs »


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Le Président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi
Le Président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi

Le Président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, est pointé du doigt pour saisir l’opportunité de la maladie à Coronavirus et étendre son pouvoir répressif envers les populations en mettant notamment en place une législation d’exception qui élargit ses pouvoirs et ceux des forces de défense et de sécurité.

« Le gouvernement du président al-Sissi utilise la pandémie pour étendre, et non réformer, la loi d’urgence abusive en Égypte ». C’est ce qu’a indiqué Joe Stork, directeur adjoint pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch (HRW). Dans un communiqué rendu public le jeudi 7 mai 2020, Human Rights Watch a dénoncé les amendements approuvés par le Parlement en fin avril.

Qualifiant de couverture visant à mettre en place de « nouveaux pouvoirs répressifs », (HRW) dénonce, avec la dernière énergie, le fait que le président Abdel Fattah al-Sissi ait ratifié une série d’amendements à la loi sur l’état d’urgence qui étend ses pouvoirs. Pour l’organisme, c’est d’autant plus inquiétant que cette mesure a été prise en pleine pandémie de Covid-19.

Human Rights Watch indique que les amendements, qui ont publiés au journal officiel, jeudi soir, permettent au Président Sissi, outre de limiter le commerce de certains produits, de réquisitionner les centres médicaux privés et de transformer des écoles, centres éducatifs et autres établissements publics en hôpitaux de campagne, d’ordonner la fermeture des écoles, la suspension des services publics.

En plus d’avoir les pouvoirs de décréter l’interdiction des rassemblements publics et privés et le placement en quarantaine des voyageurs entrant dans le pays, Sissi, à travers ces nouveaux amendements, autorise au procureur militaire à assister le ministère public pour enquêter sur des crimes rapportés par les forces armées responsables du respect des lois sous l’état d’urgence.

En somme, les pouvoirs de la police en matière d’arrestation, de surveillance, de déplacements est augmenté alors que les droits constitutionnels comme la liberté d’expression sont réduits. D’où les craintes et mises en garde de Human Rights Watch.

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