Egypte : les pro-Morsi décidés à mettre un terme au régime militaire


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Pour célébrer la troisième année de la chute de Hosni Moubarak, l’Alliance contre le coup d’Etat, qui réunit des partisans du président destitué Mohamed Morsi, a appelé à 18 jours de protestation à travers l’Egypte à partir de vendredi.

Les partisans de Mohamed Morsi n’ont pas dit leur dernier mot. Et pour célébrer les trois ans de la chute de Hosni Moubarak, ils n’y vont pas dans la dentelle. Ils veulent qu’on les entende et qu’on sache qu’ils n’ont pas abdiqué malgré la répression du pouvoir à leur encontre. L’Alliance contre le coup d’Etat, la coalition qui réunit des partisans du président destitué le 3 juillet par l’armée, a appelé à 18 jours de protestation à travers l’Egypte à partir de vendredi. Selon l’Alliance, l’objectif était « de mettre fin au régime militaire qui a commis la plupart, sinon la totalité, des crimes horribles et honteux perpétrés depuis le 25 janvier 2011, et qui ont connu leur apogée depuis le coup d’Etat militaire » qui a renversé Mohamed Morsi.

Toutefois, l’Alliance a appelé à des manifestations « non violentes et pacifiques », car ses rassemblements ont souvent été marqués par des heurts avec des anti-Morsi ou les forces de sécurité. De leur côté, les autorités égyptiennes ont interdit au Frères musulmans, la confrérie d’où est issu Mohamed Morsi, de manifester. Cette dernière est également considérée comme une organisation terroriste. Mais une fois de plus, la coalition qui soutient le chef d’Etat déchu a décidé de braver les interdictions de manifester. Ses partisans organisent régulièrement des manifestations, même s’ils ne parviennent plus guère à mobiliser en raison de la violente répression engagée contre eux par les autorités. Celle-ci a fait plus d’un millier de morts et conduit à des milliers d’arrestations dans leurs rangs.

Les forces de l’ordre égyptiennes sont déjà au garde à vue, craignant de nouvelles violences. La journée de commémoration du 25 janvier du soulèvement contre le régime de Hosni Moubarak s’annonce très tendue. Le ministre de l’Intérieur Mohamed Ibrahim a également appelé les partisans du pouvoir, dirigé de facto par l’armée, à manifester en masse ce jour-là afin de contrer « le plan des Frères musulmans de semer le chaos ». Une journée de commémoration qui pourrait bien se terminer en bain de sang…

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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