Egypte: le gouvernement modifie sa loi antiterroriste


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Le gouvernement égyptien a modifié sa future loi antiterroriste qui menaçait de deux ans de prison les journalistes qui contrediraient la version officielle. Cette peine a été remplacée par une très lourde amende.

Le porte-parole du gouvernement égyptien a indiqué, ce jeudi 16 juillet 2015, que le gouvernement égyptien avait modifié sa future loi antiterroriste, rapporte l’agence de presse égyptienne officielle, Mena. Au lieu des deux ans de prison pour les journalistes qui contrediraient la version officielle dans les affaires de terrorisme, ils encourent désormais une très lourde amende.

L’article 33 de cette future loi stipulait que les journalistes qui n’iraient pas dans le sens de la version des autorités en cas d’attentat pourraient être condamnés à deux ans de prison. Cette peine a été remplacée par une amende de 200 000 à 500 000 livres égyptiennes, soit de 23 500 à 58 500 euros.

« Ce projet de loi antiterroriste renforce considérablement les pouvoirs des autorités égyptiennes et menace des droits aussi fondamentaux que la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association. S’il est approuvé, il deviendra un nouvel outil au service des autorités pour réprimer toute forme de contestation », a indiqué, ce jeudi, le directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International, Said Boumedouha, dans un communiqué de presse.

« Un nouvel outil pour réprimer toute forme de contestation »

Cette organisation non-gouvernementale (ONG) a appelé vivement les autorités égyptiennes a abandonné ce projet de loi qui « piétine » les droits humains. Il avait été adopté peu après le meurtre du procureur général d’Egypte le 29 juin. Une vague d’attentats avait frappé le nord du Sinaï faisant 17 morts parmi les forces de sécurité.

Le syndicat des journalistes avait indiqué considérer ce projet de loi comme « de nouvelles restrictions à la liberté de la presse ». En effet, selon le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), au moins 18 journalistes, essentiellement accusés d’appartenir aux Frères musulmans dont est issu l’ex-Président Mohamed Morsi, étaient emprisonnés, au 1er juin, en Égypte. Un record depuis 1990, selon le CPJ.

Le pouvoir du Président égyptien Abdel Fatah al-Sissi est accusé de réprimer violemment toute opposition dissidente. Les forces de l’ordre ont tué plus de 1 400 personnes, en majorité des manifestants islamistes et des partisans de l’ancien Président Mohamed Morsi, selon Human Rights Watch (HRW). Plus de 40 000 autres personnes ont été arrêtées ou poursuivies en justice.

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