Egypte-Algérie : un ancien chef de la CIA soupçonné de viols


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Le scandale du chef de l’antenne de la CIA à Alger, Andrew Warren, accusé de viol sur deux Algériennes, continue de livrer ses secrets un à un, alors qu’un lourd silence officiel entoure l’affaire. Les dernières informations proviennent du Caire où Andrew Warren, 41 ans, occupait le même poste de chef d’antenne (Chief of station, COS) entre 2005 et 2007 avant de rejoindre Alger.

Le scandale du chef de l’antenne de la CIA à Alger, Andrew Warren, accusé de viol sur deux Algériennes, continue de livrer ses secrets un à un, alors qu’un lourd silence officiel entoure l’affaire. Les dernières informations proviennent du Caire où Andrew Warren, 41 ans, occupait le même poste de chef d’antenne (Chief of station, COS) entre 2005 et 2007 avant de rejoindre Alger. Selon les médias égyptiens, la justice a ouvert une enquête sur d’éventuelles affaires de mœurs impliquant l’agent de la CIA, qui a été rappelé en toute discrétion à Washington en octobre 2007 après que deux Algériennes – l’une habitant en Espagne et l’autre en Allemagne – l’avaient accusé de les avoir droguées et violées chez lui, sur les hauteurs d’Alger.

A rappeler que les enquêteurs américains avaient découvert au domicile algérois de Warren une dizaine de DVD filmés par lui ainsi que des photos numériques sur son portable montrant ses ébats avec des Algériennes et des Egyptiennes. A noter également que l’une des deux femmes, qui a saisi l’ambassade américaine à Alger pour dénoncer le viol, a connu Warren en Egypte, son mari étant le correspondant de l’agence de presse espagnole au Caire. Du coup, la machine judiciaire égyptienne s’est ébranlée. Selon les détails donnés par l’hebdomadaire cairote Al Yaoum Assabe, les autorités égyptiennes auditionnent depuis deux semaines toutes les femmes ayant rendu visite, entre 2005 et 2007, à l’ambassade US au Caire, à Warren, au siège de USAID (agence chargée de l’aide au développement) ou aux centres culturels américains à Alexandrie et dans la capitale égyptienne.

Départ inexpliqué

D’après les sources de l’hebdomadaire, les recherches des autorités égyptiennes se concentrent sur des femmes des milieux médiatiques, artistiques et universitaires. Le journal Al Messreyoun indique pour sa part que le bureau du FBI de l’ambassade US au Caire a également demandé aux services de sécurité égyptiens de l’assister dans l’enquête ouverte sur les agissements de Andrew Warren, qui aurait également occupé le poste de chef d’antenne dans plusieurs pays du Golfe avant d’atterrir en Egypte.

Selon le quotidien égyptien Adoustor, Andrew Warren a dû quitter précipitamment son poste sans que les autorités égyptiennes ou américaines expliquent ce départ. « Nous subissons un véritable black-out de toute part », nous a indiqué, mercredi, le journaliste Mohamed Tharwet de l’hebdomadaire Al Yaoum Assabe, contacté depuis Alger. « Nous tentons de suivre les développements de l’affaire à Alger aussi. Nous savons depuis une semaine qu’une enquête a été ouverte, que la justice s’est emparée de l’affaire Andrew Warren, mais nous ne savons pas exactement quel a été le service ou la partie qui a été à l’origine de cette enquête », a déclaré, mercredi, à El Watan Nefisa Sebagh du quotidien Al Masry Al Youm.

Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères égyptien, Hossam Zaky, a déclaré à la presse que « ce dossier nécessite une étude approfondie avec les parties concernées avant de prendre la moindre mesure, car personne n’est au-dessus de la loi ». L’officiel égyptien a également précisé qu’il fallait « définir le rôle du responsable américain (Warren) et savoir s’il est toujours en poste ou non et à quand remontent ses crimes ». Hossam Zaky a expliqué à la presse que les agents du renseignement dans les ambassades se divisent en deux catégories : «Les agents de liaison entre deux Etats, ceux là sont officiellement identifiés, l’autre catégorie concerne les agents du renseignement qui travaillent sous une ou plusieurs couvertures, ces derniers sont d’un genre sécuritaire spécifique et ne sont pas identifiés.»

Le même questionnement avait été avancé par des sources ici en Algérie : Andrew Warren, sous une double couverture de chef de la sécurité de l’ambassade et de « conseiller », avait-il des agissements de barbouze dépassant son statut de chef de station de la CIA à Alger ?

Adlène Meddi, pour El watan

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