Édition 2021 de l’ascension du Mont Cameroun : le rideau est tombé


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Cameroun marathon
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L’ascension du Mont Cameroun, connue sous le nom de Course de l’espoir depuis 1996, est une course de montagne effectuant l’ascension, puis la descente du Mont Cameroun dans la région du Sud-Ouest de ce pays d’Afrique Centrale.

Malgré la résurgence liée au Coronavirus, les passionnés de treks, de montagnes et qui rêvent de belles ascensions se sont massivement rendus, 500 athlètes par-là et de diverses nationalités, samedi 27 février dernier, dans la ville anglophone de Buéa, afin de rivaliser d’adresse, lors de la 26ème édition de l’ascension du Mont Cameroun.

A l’issue de cette course très disputée, le tableau avait affiché Ali Mohammadou vainqueur chez les hommes, avec 4 h 30 min 46 s et Kitang Mildred Ntumeku chez les femmes, avec 5 h 21 min 44 s. Ils remplacent respectivement Godlove Gabsibuin chez les hommes et Tatah Carine chez les femmes.

Avec 4100 mètres d’altitude, le Mont Cameroun est le point culminant du pays. C’est même le deuxième plus haut sommet d’Afrique derrière les 5895 mètres d’altitude du Kilimandjaro, en Tanzanie.

Rappelons que le mont Cameroun n’est rien d’autre qu’un volcan dont la dernière éruption en l’an 2000 a fait d’importants dégâts. Cette aventure demande une bonne préparation et une bonne condition physique.

C’est une course mixte qui propose aux concurrents de parcourir une distance approximative de 42 km avec notamment l’ascension du « char des dieux », du nom donné par le navigateur carthaginois Hannon, lorsque celui-ci découvrit le mont Cameroun, lors de son périple.

En marge de cette ascension, nombre d’activités sportives et culturelles sont organisées pour divertir les spectateurs qui attendent l’arrivée des coureurs.

Les prix récompensant les premiers de chaque catégorie (hommes, dames, groupe) vont de 2 millions de FCFA à 10 millions de FCFA.

Il est important de rappeler que l’ascension du mont Cameroun est en cours depuis 1973 à l’initiative de la société Guinness sous le nom de « Guinness Mount Cameroon Race ». Les trois premières éditions sont remportées par des coureurs bakweris. Ces victoires ont pour conséquence de créer une rumeur selon laquelle le dieu de la montagne, Efas’a Moto, ne laisserait jamais un coureur étranger remporter la course. Cependant, en 1976, la course est remportée par le révérend Walter Stifter, un Sud-Tyrolien établi à Banyo qui bat le précédent record d’une demi-heure. Les Bakweri expliquent alors cet exploit par les forces surnaturelles que lui confère sa religion catholique. Walter Stifter remporte trois victoires d’affilée, puis la course est suspendue en 1979.

La première course féminine a lieu en 1983. C’est la Camerounaise Emilia MojokoNgondja qui s’impose, en 5 h 38 min 0 s. En 1984, c’est le Britannique Mike Short, double champion national de Fell running qui s’impose en établissant un nouveau record, qu’il améliore l’année suivante. L’édition 1989 est celle qui a vu le plus de controverse. Le vainqueur 1974, David NgouNjombe, effectue l’ascension jusqu’au premier refuge en 23 minutes, soit 20 de moins que le temps mis par Mike Short lors de son dernier record. Un temps impossible à réaliser selon la plupart des athlètes. Les locaux expliquent cette performance par le fait que Njombe a utilisé de la magie pour se téléporter. Le Britannique Jack Maitland parvient toutefois à le doubler dans les derniers 500 mètres pour remporter la victoire.

Dans l’incapacité de prouver qu’il a triché, les organisateurs laissent à Njombe sa deuxième place mais offrent un prix spécial au quatrième. Cette même année, la Suissesse Fabiola Rueda améliore le record féminin de 27 minutes pour le porter à 4 h 42 min 32 s. Dès l’année 1990, le point de départ est déplacé au stade de Moliko. Les kilomètres supplémentaires se déroulent à plat dans les rues de Buéa, afin de limiter les risques de tricherie. La course n’a pas lieu en 1991 et Guinness organise la course une dernière fois en 1992.

Ce n’est qu’en 1996 qu’elle est rebaptisée « Course de l’espoir » (Mont Cameroun Race of Hope) à l’initiative du Colonel KalkabaMalboum, alors président du Comité National Olympique. La fréquentation de la course baisse à partir de 2017 en raisons des conflits liés à la crise anglophone au Cameroun

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