Dupe Olulana, reine du gospel nigérian


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Dupe Olulana est une star du gospel dans son pays, le Nigeria. Femme discrète à la ville, c’est un véritable ouragan sur scène. Rencontre avec une amoureuse du français qui a abandonné sa carrière d’infirmière pour louer Dieu.

Véritable star da la musique évangélique dans son pays mais aussi en Afrique, Felicia Modupe Olulana alias Dupe Olulana était l’ambassadrice du Nigeria lors du dernier festival international Gospel et Racines (Bénin). Sa discrétion n’a d’égal que son talent et sa présence scénique. Vous êtes littéralement envoûtés par la personnalité artistique de Dupe Olulana. Et l’on comprend aisément pourquoi son groupe, le Hosanna Band est si sollicité. « Il nous arrive de nous produire quatre fois par semaine » explique la chanteuse nigériane. Un talent qui lui a valu plusieurs trophées musicaux comme le Faith Music Award, le Shama Music Award ou encore le Nigeria Gospel Music Awards.

« Le Gospel m’apaisait »

« Le christianisme est très présent. On le sent, on le voit un peu partout dans le pays. Les gens s’impliquent vraiment dans la foi, font des sacrifices personnels. Le Nigeria est sur la bonne voie. Les chrétiens poussent les musulmans à faire des choses qu’ils n’ont pas l’habitude de faire. Le gospel explose littéralement. Je pourrais même dire que le Nigeria doit en partie sa survie au gospel, sinon il aurait décliné depuis longtemps. », affirme Dupe Olulana. Celle que le Nigeria surnomme Nigeria’s Queen of Gospel Music (la reine du gospel nigérian) est née, il y a quarante ans de parents originaires d’Ibadan (Oyo State, Nigeria). Elle s’inscrit à l’Université pour devenir infirmière (University of Lagos Teaching Hospital) et obtient son diplôme en 1981 mais les voies de Dieu sont impénétrables.

C’est au cours de ses années de formation et à la suite d’un évènement douloureux, la mort de son père en 1980, qu’elle se découvre une vocation pour le gospel. « Mes parents sont chrétiens mais jusqu’à l’adolescence, la religion ne représentait pas grand chose pour moi. Et puis un jour, j’ai regardé un film sur la vie de Jésus, sur sa crucifixion et je n’ai cessé de pleurer durant toute la projection. C’est là que j’ai commencé à assister aux assemblées de prière. J’ai ensuite fait un rêve dans lequel tout le monde volait sauf moi. A partir de là, je me suis engagée de plus en plus dans la communauté, j’ai recherché les activités dans lesquelles je pouvais être le plus utile à mon groupe. Je ne savais pas encore que j’allais chanter. Et puis mon père est décédé. J’étais inconsolable ! Seul écouter du gospel m’apaisait. Alors, j’ai décidé d’apporter cet apaisement aux autres en pratiquant ce genre musical ».

Amoureuse du français

Pour ses débuts, elle rejoint The Assurance Voices, légendaire groupe de Gospel au Nigeria, mais chante également avec de grosses pointures de la chanson gospel nigériane et internationale comme Sunny Ade, Panam Percy Paul, Margaret Ingram (Etats-Unis), Mary Ganza (Ghana) Lionel Petersen (Afrique du Sud) et Allen Cruiz (Puerto Rico). Elle devient l’une des chanteuses principales de The Assurance Voices. La chanteuse y rencontre son mari, le pasteur Pastor Kola Olulana, son futur manager et producteur. Ils se marient en 1984 et deviennent les heureux parents de cinq enfants. Une vie de famille bien remplie pour Dupe qui, entre temps, révolutionne l’industrie du gospel au Nigeria avec des titres comme Jesus Na Correct, Eru Olorun Bami, I Know God, ou encore Onyame Kokroko.

Ses albums, 16 au total, connaissent un succès fou dans son pays mais aussi au Bénin, au Ghana, au Togo, au Canada, aux Etats-Unis mais aussi en Europe. Un succès qu’elle acquiert en restant fidèle à ses racines. Elle puise son inspiration principalement dans le patrimoine africain parce que dit-elle « l’Afrique est culturellement très riche » et chante dans plusieurs langues africaines comme l’ashanti, le twi (Ghana), en ibo, yoruba, en pidgin (argot nigérian), en fon (Bénin), en anglais évidemment mais aussi …en français. Dupe Olulana est la seule artiste nigériane à avoir réalisé un album intégral en français, langue qu’elle affectionne tout particulièrement. Elle compte à son actif deux albums dans la langue de Molière : Mon Dieu et Que Les Cieux s’ouvrent. Dame Olulana est même titulaire d’une licence en français, option langues et littérature à l’Université de Lagos. Un atout linguistique de taille pour celle qui désire se produire, un jour, en France.

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