
Déjà au cœur d’un scandale sexuel retentissant en 2024, Baltasar Ebang Engonga, neveu du président Teodoro Obiang, a été condamné à huit ans de prison pour détournement de fonds publics. Une chute brutale pour celui qui incarnait la nouvelle génération du régime.
Le tribunal de Bioko a condamné, le 27 août, Baltasar Ebang Engonga, dit « Bello », à huit ans de prison ferme et à une amende de près de 190 000 euros. Ancien directeur de l’Agence nationale d’enquête financière (ANIF), il était chargé de traquer le blanchiment d’argent, avant d’être rattrapé par des accusations de détournements de fonds publics.
De la sextape à la disgrâce
Son nom avait explosé sur les réseaux sociaux en novembre 2024, lorsque des centaines de vidéos à caractère sexuel avaient été diffusées. Ces images, mettant en scène le neveu du président avec des femmes de l’élite politique, avaient suscité un scandale sans précédent en Guinée équatoriale. Si l’affaire de la sextape ne lui a pas valu de condamnation judiciaire, elle avait accéléré sa mise à l’écart du pouvoir et ouvert la voie aux investigations financières.
Officiellement jugé pour des détournements, ce procès prend une dimension éminemment politique dans un pays où le clan Obiang concentre toutes les responsabilités. Certains analystes estiment que le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue, dit Teodorín, a profité de la chute de son cousin pour affermir sa propre influence et écarter un potentiel rival. Pourtant Teodorin est lui même au centre de nombreux scandales.
La condamnation de Baltasar Ebang apparaît ainsi comme un avertissement à l’intérieur du cercle présidentiel, mais aussi comme une nouvelle tache sur l’image internationale d’un régime déjà critiqué pour son autoritarisme et son opacité.