Diendérer, Mackysaliser, Yayiboniser… les nouveaux verbes conjugués par les Burkinabè


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Durant le coup d’Etat mené le 17 septembre par le général Diendéré, proche du président déchu Blaise Compaoré, les Burkinabè n’ont pas manqué de faire jouer leur légendaire humour en inventant plusieurs dizaines de nouveaux verbes tels que Diendérer, Mackysaliser, Yayiboniser, contre ceux qu’ils estiment les avoir trahis ! Petit tour d’horizon.

C’est bien connu, les Burkinabè ont un humour succulent, bien assaisonné et épicés comme l’un de leur plat favori le Tô ! Une fois de plus, malgré la situation tendue dans laquelle se trouvait leur pays, lors du coup d’Etat du général Diendéré, ils n’ont pas hésité à faire valoir leur humour! Ils ont créé en effet plusieurs dizaines de nouveaux verbes au caractère bien évidemment péjoratif : Diendérer, Yayiboniser, Mackysaliser… Une façon pour eux de tourner en ridicule tous ceux qu’ils estiment les avoir trahis ou encore tourné le dos à leurs revendications, tels que le putchiste Diendéré, le Président sénégalais Macky Sall ainsi que son homologue béninois Yayi Boni, médiateurs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).

Que signifie exactement ces verbes très péjoratifs?

 Diendérer : Faire le mal.

 Mackysallyser : Mentir à de nombreuses personnes à la fois

 Yayiboniser : Faire une grosse promesse qui finit par faire pshiiiit comme un ballon de baudruche. Le chef de l’Etat béninois Yayi Boni avait en effet promis au Burkinabè une bonne nouvelle dès le début des négociations. Promesse que la population estime qu’il n’a pas tenu.

Gilbert Diendéré, Macky Sall ou encore Yayi Boni ne sont pas les seuls à subir les foudres de l’humour des Burkinabè. Il y a aussi le nouveau verbe Achiller, qui signifie « Prendre la fuite », en référence au député Achille Tapsoba, qui a tenté de s’enfuir vers le Ghana voisin avant d’être interpellé par la population au village de Sapouy et remis à la gendarmerie. Ou encore le verbe Léoncer qui veut dire « Dormir pendant qu’une chose importante se passe », en référence à Léonce Koné, vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de l’ancien chef d’Etat burkinabè Blaise Compaoré, qui dormait pendant les assises de la Cedeao.

Le seul responsable politique que les Burkinabè semblent avoir épargné est le président de transition Chérif Sy. Le nouveau verbe Chérifier, qui lui rend hommage, évoque son attitude saluée par le peuple durant le coup d’Etat. Chérifier signifie en effet : Courage, appeler le peuple à résister, appeler l’armée loyaliste à écouter en tant que président intérimaire, ou encore défendre la Nation contre les putschistes. Tant d’actions effectuées par Chérif Sy depuis la gendarmerie où il s’était réfugié, après s’être proclamé président intérimaire, en attendant que le président de transition Michel Kafando et les membres de son gouvernement soient libérés par les putschistes.

Un courage que de nombreux Burkinabè ont reproché au général Diendéré mais aussi aux médiateurs de la Cedeao d’avoir manqué…

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