Deux hommes se marient au Gabon


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Véritable défi à la tradition et la constitution gabonaise : deux hommes se sont mariés le 29 décembre 2013 au PK 8 à Libreville. Ce n’est pas un canular, mais un fait constaté et vérifiable.

(De notre correspondant à Libreville)

Tout le monde sait que l’homosexualité est un fait réel au Gabon. Dans le milieu du football féminin, il semble que c’est un phénomène plausible. D’ailleurs y a deux mois, un responsable sportif avait avoué devant un journaliste d’Afrik.com que c’est la prédominance de ce phénomène dans ce milieu qui décourage les parents à confier leurs filles aux équipes et formateurs.

Ce qui est nouveau, c’est ce qui s’est passé le soir du 29 décembre 2013. Ce jour là, au quartier PK 8 à Libreville, selon notre source, un homme d’une quarantaine d’année, a épousé à la coutume un autre homme, devant de nombreux invités, parents et amis, sous haute surveillance et dans la stricte intimité des familles. Tout a été fait pour ne pas faire de bruit sur ce mariage. Notre collègue Jonas Moulenda a pu néanmoins filmer une scène avec une camera cachée.

Les deux partenaires vivent ensemble depuis de nombreuses années et ont décidé d’officialiser leur union, bravant la loi. Ils ont célébré leur union à la coutume, sans officier d’état-civil. Les parents de la « femme » ont reçu, comme dans les mariages ordinaires, une dot composée d’une grosse somme d’argent, dont le montant n’a pas été communiqué et de nombreux cadeaux. Entre autres, des pagnes, des marmites, des machettes et du vin. Un bal a été offert nuitamment aux invités et un repas fraternel, pour joindre l’utile à l’agréable. Les deux partenaires doivent aménager probablement dans les prochains jours leur appartement commun.

Au Gabon, le mariage homosexuel est considéré comme une « abomination qui ne cadre pas avec les mœurs de la société », selon les propos du ministre de la Justice Ida Reteno. On peut donc penser que ce couple n’aura jamais un titre légal pour son union. Mais ce qui est fait est fait et les semences de la reconnaissance sociale et non juridique des couples homosexuels sont déjà plantées.

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