Des villages entiers rasés par les inondations au Burkina Faso


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Le Burkina Faso pourrait être confronté à une crise humanitaire après les nombreux dégâts causés par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur plusieurs régions du pays, a déclaré un haut responsable de l’organisme gouvernemental de gestion des catastrophes.

« C’est un cri du cœur que nous lançons », a affirmé à IRIN Amadé Belem, le Secrétaire permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation.

« La situation est chaotique d’autant plus que nous n’avons pas vu de telles pluies auparavant », a-t-il ajouté. « Beaucoup de gens ont tout perdu, et nous ne sommes pas en mesure de répondre à leurs besoins ».

Dans le Nord

L’une des régions les plus sinistrées du pays est la province de Loroum (nord), où les inondations ont emporté des maisons, des écoles et de nombreuses autres infrastructures dans 14 villages.

Le 5 août, les deux tiers des habitations du village de Banh ont été rasées après les pluies diluviennes qui sont tombées 13 heures durant sans discontinuer. Ces pluies ont fait quelque 3 500 sans-abri, dont près de 450 vivent actuellement dans des écoles locales.

Si aucune solution n’est trouvée pour reloger ces sans-abri, la rentrée scolaire dans les communautés d’accueil pourrait ne pas démarrer le 15 septembre, comme prévu.

Le gouvernement, qui a lancé un appel pour collecter 1 500 tentes, n’en a reçu que quatre jusqu’à présent, a déploré M. Belem. Les sinistrés ont également un besoin urgent de médicaments, de produits de purification de l’eau et de draps, a-t-il ajouté.

La situation pourrait se détériorer dans les prochains jours, car la météo annonce de nouvelles pluies.

La Croix-Rouge burkinabè a affirmé qu’elle effectuerait une mission d’évaluation de la situation dans le nord du pays, le 14 août.

Dans l’Ouest

Dans l’Ouest du pays, les pluies ont détruit 732 hectares de cultures au mois de juillet, a confié à IRIN Romain Guigma, le coordinateur national à la préparation et réponse d’urgence aux catastrophes de la Croix-Rouge burkinabè.

« Nous manquons de nourriture, de kits d’hygiène et de moustiquaires pour protéger les sinistrés de la diarrhée et du paludisme », a déploré M. Guigma.

D’après le préfet de Bama (Ouest), une ville située à une vingtaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, la deuxième grande ville du pays, il est tombé près de 165 millimètres d’eau dans la nuit du 28 au 29 juillet.

« Quelque 5 000 personnes se retrouvent sans rien et ont tout perdu », a déclaré Alain Galboni. « Ils sont ensemble – hommes, femmes et enfants – entassés dans un édifice public ».

Dans l’Est

Dans l’Est du pays, quelque 5,900 personnes ont perdu leurs maisons et leurs plantations, à la suite des fortes pluies du mois de juin, a affirmé M. Guigma. Environ 3 000 d’entre elles ont tout perdu.

« Ces personnes sont dans une situation très vulnérable », a déploré M. Guigma. Les inondations dans l’Est ont également fait cinq victimes, deux d’entre elles étant mortes lors de l’effondrement de leur maison. Les trois autres personnes décédées étaient des enfants.

Source Irin

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