Des entreprises panafricaines pour améliorer la bonne gouvernance en Afrique


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Mo Ibrahim récidive. Quelque temps après avoir lancé une fondation dédiée à la promotion de la bonne gouvernance en Afrique, l’emblématique fondateur de la compagnie de téléphonie mobile Celtel lance un fonds d’investissement qui pourrait lui aussi, à sa manière, contribuer à la bonne gouvernance sur le continent africain.

Basé à Londres et doté de 150 millions de dollars, l’Africa Enterprise Fund – c’est son nom – a vocation à investir dans des compagnies prometteuses avec un ticket moyen qui devrait osciller aux environs de 20 millions de dollars par entreprise. Outre ce critère classique de taille minimum, il y a aussi – plus original – un critère de stratégie : seules seront éligibles les sociétés qui ont pour optique de se développer sur tout ou partie du continent. Pour y parvenir, les promoteurs du projet entendent répliquer les recettes mises en œuvre par Celtel, avec le succès que l’on sait, dans d’autres secteurs que celui de la téléphonie mobile : identifier les dysfonctionnements, consolider les opérations fragmentées et surtout se développer dans le maximum de pays afin d’asseoir une véritable marque panafricaine reconnue partout sur le continent.

Mais, et là est le point le plus important, l’objectif n’est in fine ni de gagner de l’argent (même s’il ne s’agit pas d’en perdre), ni même de faire prospérer au maximum des entreprises, fût-ce pour un motif social. La finalité est en réalité plus profonde : en suscitant la création d’entreprises panafricaines, le businessman d’origine soudanaise Mo Ibrahim souhaite d’abord et avant tout promouvoir la bonne gouvernance en Afrique. En effet, il part du principe qu’une compagnie importante, opérant sur différents marchés en Afrique, est davantage susceptible qu’une autre 1) d’attirer des managers de talent, mais aussi 2) d’avoir l’influence nécessaire pour résister aux tentatives de corruption de la part des autorités locales (demande de versement de pots-de-vin, etc.).

Susciter la création d’entreprises panafricaines pour promouvoir la bonne gouvernance, voilà une idée originale qui pourrait permettre d’amorcer un cercle vertueux sur le continent. Car meilleure est la gouvernance, meilleur est l’environnement des affaires, et plus nombreuses sont les entreprises et donc les emplois. C’est en tout cas le pari que fait le bon Dr Mo en espérant que les faits lui donneront raison.

Par Michaël Cheylan, président de Capafrique

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