Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, est arrivé à Mogadiscio, pour une « visite de solidarité ». Occasion pour le patron de l’ONU de s’étendre sur la catastrophe que vit la Somalie, avec une sécheresse historique.
Arrivé à Mogadiscio, ce mardi, le Secrétaire général de l’ONU a été reçu par le Président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud. Selon ses propres mots, Antonio Guterres est arrivé en Somalie, un pays fortement islamisé, dans le cadre d’une « visite de solidarité » à l’occasion du mois de Ramadan. Mais c’est également pour lui l’occasion de rencontrer divers acteurs politiques de ce pays de la Corne de l’Afrique et de visiter un camp de déplacés.
La sécheresse, une question préoccupante
À l’occasion de la conférence de presse conjointe qu’il a animée avec Hassan Cheikh Mohamoud, Antonio Guterres a exprimé sa vive préoccupation quant au drame climatique que vit la Somalie. En effet, tout comme ses voisins éthiopien et kényan, le pays traverse une terrible sécheresse caractérisée par cinq saisons des pluies ratées avec des conséquences désastreuses sur les cultures, le bétail et bien sûr les hommes. Au moins 1.7 million de déplacés en quête d’eau et de nourriture sur un total de 8.7 millions – soit la moitié de la population du pays – de victimes de la sécheresse qui auront besoin de l’aide humanitaire, cette année.
Face à cela, le Secrétaire général des Nations Unies appelle au secours : « Je suis également ici pour tirer la sonnette d’alarme sur le besoin d’un soutien international massif : un soutien international massif en raison des difficultés humanitaires auxquelles le pays est confronté, un soutien humanitaire massif lié au renforcement des capacités sécuritaires en Somalie et un soutien humanitaire massif pour la stabilisation et le développement du pays ».
Et de poursuivre : « J’appelle les donateurs et j’appelle la communauté internationale à intensifier leur soutien pour financer d’urgence le plan de réponse humanitaire 2023 qui n’est actuellement financé qu’à 15% » sur un total de 2.6 milliards de dollars attendus.
La sécurité également au cœur des échanges
Au-delà de la sécheresse et de la famine, Antonio Guterres s’est également intéressé aux questions sécuritaires qui se posent à ce pays, depuis plusieurs années, surtout avec l’insurrection des shebab. Là-dessus, le patron de l’ONU a reconnu les « efforts précieux du gouvernement pour lutter contre le terrorisme et faire progresser la paix et la sécurité pour tous ».
Prenant à son tour la parole, le Président somalien s’est montré très satisfait de la visite du premier responsable de l’ONU. « Cette visite témoigne du fait que les Nations Unies sont pleinement engagées à soutenir nos plans de construction de l’État et de stabilisation du pays », a-t-il laissé entendre, tout en rassurant Antonio Guterres de ce que le peuple somalien surmontera « les difficultés et les obstacles auxquels il est encore confronté, avec l’achèvement de la libération du pays et la réconciliation ».
