Dégradation sécuritaire au Burundi après l’afflux de réfugiés de RDC


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Des réfugiés
Des réfugiés

L’arrivée massive de plus de 100 000 réfugiés congolais fuyant les combats dans l’est de la RDC a dégradé la situation sécuritaire au Burundi, pays frontalier. En moins d’un mois, cet exode a submergé les capacités d’accueil et ravivé les tensions locales.

Les combats, intensifiés depuis le 5 décembre 2025 autour de Kamanyola, Luvungi, Katogota et Uvira, ont provoqué un afflux important aux points d’entrée de Buganda, Gatumba et Rumonge : près de 101 000 arrivées, dont 90 000 réfugiés congolais et 11 000 Burundais installés en RDC. Plus de 62 000 personnes ont été transférées des frontières vers le site de Busunga, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), qui alerte : « Un système de comptage est en place pour suivre les mouvements, mais la tendance indique une aggravation nécessitant une mobilisation urgente pour l’enregistrement et l’assistance. »

Malgré l’annonce du retrait du groupe armé M23 d’Uvira le 17 décembre, la situation reste extrêmement précaire dans l’est de la RDC, avec des violences persistantes provoquant des déplacements continus.

Insécurité humanitaire et épidémies

L’escalade du conflit dans le Sud-Kivu a déplacé environ 500 000 personnes vers la province du Tanganyika, logées dans des espaces publics surpeuplés ou chez des communautés d’accueil déjà sollicitées. Des pillages visant des structures sanitaires et éducatives sont signalés. Ces drames compromettent l’accès aux soins et à l’éducation : au moins sept centres de santé et huit écoles primaires soutenues par le Programme alimentaire mondial (PAM) ont été vandalisés.

L’insécurité s’ajoute à une recrudescence du choléra à Fizi et Uvira, avec 409 nouveaux cas et huit décès entre le 14 et le 21 décembre. Les capacités de réponse restent limitées par le manque de stocks, des blocages logistiques et des restrictions d’accès sur la route nationale n° 5, retardant les mouvements de six partenaires humanitaires. À Uvira, l’absence d’autorités légitimes entrave la reprise des opérations, privant les populations de médicaments essentiels.

Face à cette crise humanitaire croissante, le HCR et ses partenaires appellent à une mobilisation internationale urgente pour renforcer l’aide, sécuriser les corridors humanitaires et prévenir une contagion épidémique régionale qui menacerait la stabilité des Grands Lacs.

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Franck Biyidi est diplômé de l'IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun) je suis spécialiste des relations internationales au sein de la Francophonie et de l'Union Africaine et de tout ce qui touche la diplomatie en Afrique francophone
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