Déchets toxiques à Abidjan : une 6e victime et 7 interpellations


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Les déchets toxiques ont fait une sixième victime à Abidjan. Près de 9 000 personnes ont déjà été affectées par les eaux usées du navire pétrolier « Probo Koala » déversées par un société ivoirienne dans les décharges de la capitale économique du pays. Sept personnes ont été appréhendées dans le cadre de l’enquête sur ce scandale aux macabres conséquences.

Une sixième personne est décédée après avoir inhalé les émanations des déchets toxiques du navire pétrolier « Probo Koala » déversés dans Abidjan dans la nuit du 19 au 20 août par la société locale Tommy. La chaîne des responsabilités a déjà conduit à l’arrestation de sept personnes. Quelque 9 000 personnes ont été, jusque-là, affectées par les émanations fatales d’hydrocarbure.

En tout, 581 tonnes d’eaux usées des cales du bateau battant pavillon panaméen ont souillé le sol et l’air de la capitale. Les analyses font état de « sous-produits liquides de l’activité pétrolière contenant des hydrocarbures, des mercaptans et divers produits soufrés ». Un cocktail hautement dangereux pour l’homme. Maux de ventre, de tête, rhume, diarrhées, saignements, les symptômes auront été fatals à 6 Abidjanais.

N’Zi Kablan, le représentant de la société Puma Energy, en amont du scandale, Noba Amonkan de la société intermédiaire Waibs et Salomon Ugborugbo de Tommy ont été placés sous les verrous. Tout comme l’ancien directeur général des Affaires maritimes et portuaires au ministère des Transports, limogé en août dernier, le colonel Jean-Christophe Tibé Bi Balou. Trois autres personnes, dont l’identité n’a pas été révélée, ont également été appréhendées. Ils risquent des peines de 15 à 20 ans de prison.

L’OMS et l’Unicef offrent pour plus de deux millions de FCFA de médicaments

Files et heures d’attentes dans les 36 centres de soins dédiés dans la capitale, le Centre hospitalier universitaire (CHU) du quartier de Cocody reçoit, à titre d’exemple, entre 600 et 700 personnes par jour, expliquait au journal Le Patriote, Koffi Sylvestre du service de communication du CHU. Si les nombreux patients se plaignent des médicaments qui leur sont donnés, qui seraient uniquement de première nécessité, ils devraient bientôt être plus rassurés. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Unicef ont décidé d’apporter leur concours à la gestion de la crise sanitaire en offrant pour plus de deux millions de FCFA de médicaments, parmi lesquels du Benzylpenicillin en poudre injectable, de Ciprofloxacin, de Doxycycline, d’Erythromicin, de Metronidazole, de Sulfam+trimeth, de Cloxacillin, de Paracétamol, de Sulfadox, d’Oral réhydration salts, de Ringer lactate et de New emergency health kit.

Mais pour l’heure, l’urgence reste, selon le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, le Dr Allah Kouadio Rémi, « d’enlever les déchets toxiques. Et de les retourner à leurs envoyeurs ». Les instructions proposent de « respecter une zone de sécurité de 150 mètres autour de chaque site ». Précaution qui éviterait de procéder à une évacuation des habitations limitrophes. Toujours est-il que quelque 120 détenus de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, tout proche d’un site pollué, ont été déplacés. L’affaire n’a pas fini, loin de là, de faire couler beaucoup d’encre.

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