De la difficulté d’être afrodescendant


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Diaspora (illustration)
Diaspora (illustration)

D’après le Dr Andoni Castillo « En Argentine l’on trouve plus d’un million d’afro descendants. Pourtant, la présence des africains dans le pays est niée. Au Mexique, il y a trois millions d’afro descendants, pourtant le gouvernement Mexicain affirmera le contraire. »

L’une de ses préoccupations majeure est l’absence de programme scolaire convenable qui enseigne l’histoire africaine.

Plusieurs afro descendants vivent isolés, sont appauvris, méprisés par le reste de la société et abandonnés par leurs gouvernements.

Le dénigrement des populations noires dure depuis si longtemps et va si loin que plusieurs de ceux qui parviennent à acquérir de l’éducation s’empressent de se débarrasser de leur origine pour se faire accepter.

« L’africain apprend des choses sur quelqu’un d’autre et une fois son diplôme en poche, il ne pense plus du tout comme un Africain ». Il a à l’esprit cette idéologie de suprématie par laquelle il pense: « j’étais noir mais je ne le suis plus. Je ne suis plus du tout Africain » explique le Dr Castillo qui ajoute ensuite que, l’Afro descendant instruit ne recherche pas de partenaire pour le mariage parmi les femmes noires mais cherche plutôt à se faire accepter en épousant des femmes blanches ou latino.

Comme Frantz Fanon l’observait dans son oeuvre Peaux Noires, Masques Blancs : « celui qui a été colonisé est élevé au dessus de sa jungle, selon qu’il adopte les canons de sa culture. Il devient de plus blanc, selon qu’il renonce à son état ». (« The colonised is elevated above his jungle status in proportion to his adoption of the mother country’s cultural standards. He becomes whiter as he renounces his blackness, his jungle. »).

Comme le MRG le fait remarquer dans son étude, l’éducation est un moyen de promouvoir les valeurs européennes et les versions Eurocentriques dans lesquelles les Afro descendants, n’ont contribué en rien au développement mondial et les Africains sont présentés comme étant inférieurs aux autres races.

L’une des principales raisons pour lesquelles les Africains sont prêts à se défaire de leur identité est que la contribution des noirs à la formation de l’Amérique latine actuelle a été omise délibérément, une contribution qui n’est pas mentionnée dans les livres d’histoire.

Il s’agit en particulier du fait que le rôle joué par les afro descendants dans la lutte pour l’Indépendance de l’Amérique latine contre l’Espagne n’est pas connu. En Argentine, à Cuba, au Venezuela, à Porto Rico, en République dominicaine les Africains se sont battus à la ligne du front et pourtant cette information n’est pas mentionnée dans les archives, selon le Dr Castillo.

Il pense qu’il est peu surprenant qu’il y ait chez les afro descendants si peu d’estime et de confiance en soi, étant donné qu’ils sont bombardés par des images télévisées d’une Afrique déchue et frappée par la pauvreté alors qu’en même temps il leur est refusé de connaître leur vraie histoire.

Il croit qu’en constituant le comité en charge des réparations, cela permettra d’une certaine façon d’aborder l’héritage Européen de l’esclavage de possession des Africains et pense fermement que la priorité doit être la conception de programmes scolaires qui tiennent compte de l’histoire africaine.

L’enquête menée par le Dr Castillo dans de petites îles d’Amérique latine, la République du Honduras, le Costa Rica, le Nicaragua et Belize notamment, qui sont d’anciennes colonies Britanniques, lui a permis de découvrir que dans chacune de celles-ci il y a entre 5000 et 6000 noirs dont la langue d’usage est l’Anglais.

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