Darfour : vives réactions après l’attaque contre les soldats de l’AMIS


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Les Etats-Unis ont demandé l’ouverture d’une enquête approfondie sur l’attaque perpétrée samedi, au Darfour, contre des soldats de la Mission de l’Union africaine au Soudan (AMIS) qui a fait au moins 10 morts et plusieurs blessés. Le Sénégal, par la voix de son président, Abdoulaye Wade, a menacé de retirer ses troupes. Une enquête est en cours pour retrouver les assaillants.

Avec Panapress

« Nous déplorons tous les actes de violence au Soudan et demandons une enquête approfondie sur cette attaque. Ses auteurs doivent être traduits en justice », a déclaré dans un communiqué, mardi, le Département d’Etat américain qui a appelé les belligérants soudanais à « cesser immédiatement les hostilités ».

« Le conflit au Darfour ne sera résolu que par un accord de paix négocié. Nous invitons toutes les parties à participer pleinement au processus de paix sous la houlette des Nations unies et de l’Union africaine », ajoute le communiqué.

Cependant, les Etats-Unis se félicitent du « dur travail » accompli par les soldats de l’Union africaine depuis leur déploiement en 2004. Ils ont invité au déploiement rapide de la force de maintien de paix conjointe de des Nations unies et de l’Union africaine conformément à la Résolution 1769 du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Le Sénégal pourrait retirer ses troupes du Darfour

Lors d’une conférence de presse, lundi, le président sénégalais, Abdoulaye WadeLe Sénégal, a déclaré qu’il pourrait retirer son contingent militaire envoyé au Darfour, dans le cadre de la mission de la paix de l’Union africaine au Darfour (AMIS), suite à la mort d’un de ses soldats, lors d’une attaque, le 29 septembre, qui a causé le décès de dix soldats de la mission de l’Union africaine.

Le président Wade a souligné avoir « demandé une enquête auprès du chef d’Etat major de l’armée sénégalaise pour connaître les circonstances dans lesquelles, un policier sénégalais a été tué ». « Je voudrais savoir s’ils ( les soldats de l’AMIS) étaient armés ou pas, s’ils étaient en mesure de se défendre ou pas, dans le cas contraire, je vais retirer mes soldats », a menacé le chef de l’Etat sénégalais.

« Je n’ai pas envoyé mes troupes pour se faire tuer au Darfour », a ajouté le président Wade rappelant que l’une des conditions qu’il avait posées avant de garder ses soldats au Darfour était « la cessation des attaques contre eux et la possibilité qu’ils se défendent ».

L’AMIS évacue ses blessés au Darfour sur Khartoum

Huit éléments de la mission de maintien de la paix de l’Union africaine au Darfour (AMIS), gravement blessés, ont été évacués du camp d’Haskanita, dans le Darfour, vers Khartoum, la capitale soudanaise, où ils devraient bénéficier d’une prise en charge médicale d’urgence, a expliqué, lundi, à Addis- Abeba, Ethiopie, au siège de l’UA, un haut responsable de l’organisme.

Assane Ba, porte-parole de la Division de la Paix et de la Sécurité, a également confirmé que 25 autres éléments de la mission de l’UA au Soudan sont portés disparus, suite à une attaque surprise lancée le 29 septembre contre leur camp par des rebelles du Darfour.

Pour sa part, le président de la Commission de l’UA, Alpha Oumar Konaré, a fait part de son indignation à la suite de cette attaque au cours de laquelle sept soldats nigérians servant dans les rangs de la force de protection de l’AMIS ont été tués. De même, les rebelles ont tué deux observateurs militaires, l’un du Mali et le second du Botswana, ainsi qu’un membre de la police civile originaire du Sénégal.

Une aggravation du nombre des morts est à craindre, du fait de la situation critique des blessés. Selon le responsable de l’UA, 25 membres de la force de protection, deux observateurs militaires, un élément de la police civile et un travailleur local (soudanais) basés dans le camp, dans le Sud Darfour, sont jusqu’ici portés disparus. L’AMIS poursuit ses recherches pour les retrouver, tandis qu’une enquête est aussi en cours pour retrouver les assaillants.

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Journaliste, écrivain, dramaturge scénariste et réalisateur guadeloupéen. Franck SALIN fut plusieurs années le rédacteur en chef d'Afrik.com
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