Crise de l’emploi : la solution clé en main de l’OIT livrée à la volonté politique des Etats


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Le Sommet sur la crise mondiale de l’emploi, de l’Organisation internationale du travail (OIT), s’est achevé ce mercredi, à Genève, sur un message clair et une solution unanime. Faire front commun – Harambee en swahili – et s’appuyer sur le Pacte mondial pour l’emploi pour sortir rapidement de la crise. Cette option s’avère celle la plus consensuelle prise à ce jour pour apporter une réponse globale à la crise financière. Aux membres de l’OIT d’en faire bon usage.

De Genève

Quatre-vingt-dix ans après sa création, la crise financière internationale vient donner toute sa légitimité à l’Organisation internationale du travail (OIT) dans son combat en faveur de la justice sociale. L’appui politique apporté par des chefs d’Etat et des vice-présidents au Pacte mondial pour l’emploi, lors du Sommet sur la crise mondiale de l’emploi qui a pris fin ce mercredi, à Genève en est la preuve pour le directeur général du Bureau international du travail (BIT), Juan Somavia. Ces dirigeants reconnaissent ainsi « le rôle clé » de son organisation qui aidera, à travers un ensemble de mesures, les Etats à accélérer la reprise du marché de l’emploi. A travers cet accord international entre gouvernements, salariés et employeurs, qu’est le Pacte, « les acteurs de l’économie réelle affirment qu’il faudrait mieux se concentrer sur l’emploi et la protection sociale pour sortir de la crise», a déclaré ce mercredi Juan Somavia. Les efforts se sont en majorité focalisés sur le système financier. Le directeur général du BIT a souligné qu’aucun des scénarios de sortie de crise n’avait fait l’objet d’un consensus aussi important que celui obtenu autour du Pacte mondial pour l’emploi qui sera adopté en assemblée plénière par les membres de l’OIT le 19 juin.

Approche globale et « dimension nationale »

Le Pacte suggère une série de mesures « prêtes à l’emploi » pour résister à la crise. « Tout ce qui est proposé dans ce pacte, a insisté Juan Somavia, a été réalisé ailleurs avec succès ». Cependant, rappelle le directeur général du BIT, sa mise en œuvre sera l’aboutissement d’une forte volonté politique. A problème global, l’OIT propose une solution pensée et acceptée par la communauté internationale, mais qu’il appartiendra à chaque pays d’appliquer ou non « selon (ses) priorités ». Le Pacte porte en lui une forte « dimension nationale », selon Juan Somavia. Cette dimension nationale suppose d’encourager le dialogue social et, entre autres, de mobiliser des ressources financières dont les pays africains ne disposent pas toujours. Pour ces pays, le pacte comprend un volet coopération internationale et consitue, selon le directeur BIT, un sérieux argument à présenter aux bailleurs de fonds pour obtenir le financement des politiques suggérées. En outre, Juan Somavia a invité les Etats à ne pas se servir du prétexte du handicap financier pour renoncer à la justice sociale dont la protection sociale est le fondement. Il s’est appuyé sur l’exemple des pays nordiques. Quand ils ont mis en place leur système de protection sociale, une référence en la matière, « ils étaient plus pauvres que le Brésil ou l’Afrique du Sud aujourd’hui», a-t-il expliqué.

En reprenant, ce mercredi matin, lors de son discours de clôture, les propos du président brésilien Lula da Silva, qui a déclaré lundi que «l’OIT représente un havre politique (…), éthique et moral », Juan Somavia a rappelé « l’énorme responsabilité » qui pesait sur les épaules de son organisation, une « responsabilité d’avenir ». L’OIT essaiera, a-t-il assuré, « d’être à la hauteur de la tâche ». Mais cette responsabilité est aussi « collective », a poursuivi le directeur du BIT, car il reviendra aux délégués présents à cette conférence internationale de convaincre leurs concitoyens du « bien-fondé » du Pacte. Harambee, ce mot swahili qui signifie « mettre tout ensemble », une valeur de son pays que le vice-président kényan, Stephen Kalonzo Musyoka, a mis en avant durant le sommet, a été déclaré par Juan Somavia leitmotiv contre la crise de l’emploi.

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