Crise à la tête de l’Union de la Presse Francophone


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Une crise vient d’éclater au sein des instances dirigeantes de l’Union internationale de la Presse Francophone, avec l’annonce mercredi 10 février 2012 de la démission de Jean MIOT, président de la section UPF-France, ancien président de l’AFP , et de Philippe Dessaint, vice-président Europe, par ailleurs directeur des projets événementiels à TV5 Monde et animateur de l’émission Kiosque.

Cette crise intervient à quelques mois des 44èmes assises de l’UPF à Kinshasa (RDCongo) qui sont annoncées du 25 au 30 septembre 2012, un mois avant le sommet des chefs d’Etat de la francophonie, comme indiqué sur le site internet de l’UPF. D’autres assises sont auparavant prévues en mai ou juin en Algérie par la section algérienne de l’UPF.

Gestion peu transparente

Les démissionnaires ont expliqué dans un communiqué rendu public que leur décision de « se démettre des fonctions qu’ils occupaient depuis 2008 » sont dues au fait qu’ils ne pouvaient pas « obtenir la nécessaire collégialité de gouvernance et surtout la transparence de gestion qu’exige toute association ». L’UPF est gérée depuis près d’une quarantaine d’années par l’inamovible Georges GROS, qui est en même temps secrétaire général international de la section française.

Deux autres journalistes de grande notoriété en France, Marie Laure AUGRY, médiatrice des rédactions de FR3, et Marie Laure BRILLET, directrice Europe de Canal France Internationale (CFI), se sont joints à la démission de Jean MIOT, un « notable » de la presse écrite qui fut également directeur délégué du Figaro et président de la fédération de la presse française (FNPF).

Démissions en chaîne

Ces démissions font suite à une assemblée générale de la section France tenue le 10 janvier au cours de laquelle les participants ont appris que l’UPF avait obtenu une autorisation de découvert bancaire de 25.000 euros à la fin de l’année 2011, dévoilant ainsi une très nette dégradation des comptes par rapport à ceux de 2010, les seuls prévus à cette réunion.

Jugeant les comptes « illisibles » et la situation si « préoccupante » que des licenciements sont envisagés, selon plusieurs administrateurs, le président MIOT a demandé une expertise comptable en janvier pour en examiner les raisons ainsi que le budget du journal de l’UPF « La Gazette de la Francophonie» contrôlée par Georges GROS. Le communiqué des démissions peut s’expliquer par son impossibilité d’effectuer son opération de « clarification ».

L’argent des Assises…

Lors de la même assemblée, le secrétaire général Georges Gros a souligné en substance que l’UPF ne pouvait plus vivre « sans les subventions » perçues en organisant des assises à l’étranger.
De fait, les bilans de l’UPF montrent que ce sont surtout les assises organisées ces dernières années à l’invitation de plusieurs états africains francophones (Gabon, Burkina Faso, Togo, Cote d’Ivoire, Cameroun, Maroc..), avec l’appui de l’OIF, qui ont permis de redresser les finances de l’UPF.

Deux de ces pays ont vu leurs présidents de sections devenir président de l’UPF après le départ de Hervé Bourges en 2007 : Alfred Dan Moussa (Cote d’Ivoire) puis Abdelmounaim Dilami (Maroc).

Le site de l’UPF, également édité par Georges GROS, revendique 3.000 membres dans 13O pays. Quatre jours après, il n’évoquait toujours pas les démissions, mais seulement la participation de l’UPF à un colloque mercredi et jeudi à Lyon, également parrainé par l’OIF.

Par Rachid Brachek

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