Covid-19 : une récession mondiale qui pourrait mettre en faillite la plupart des Etats pétroliers


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Dr Ousmane Cissé
Dr Ousmane Cissé

Les prix du pétrole ont enregistré une hausse cette semaine, après l’annonce du Président Donald Trump d’intervenir au moment opportun dans la guerre des prix entre Riyad et Moscou pour « essayer de trouver une sorte de terrain d’entente ». Le brut du Texas est remonter à 24% soit 25,28 dollars le baril, tandis que le Brent du Nord a gagné près de 14% à 28,26 dollars le baril. La montée du pétrole jeudi est plus symbolique de la volatilité qui devrait continuer à secouer les marchés mondiaux, plutôt qu’un signal clair que les prix sont prêts pour un rebond durable. Si l’effondrement des prix persiste pendant des mois, il pourrait déclencher une récession majeure d’une ampleur comparable à la crise des années 1930.

Une récession mondiale pourrait signifier une longue période de bas prix du pétrole, une évolution qui pourrait mettre en faillite la plupart des États pétroliers du monde. Avant la crise, le monde consommait environ 100 millions de barils de pétrole par jour. Or, cette semaine, les analystes ont estimé que la demande mondiale de pétrole pourrait chuter de 4 à 10 millions de barils par jour au cours des prochains mois – la plus forte contraction jamais enregistrée au cours des 150 dernières années de l’histoire pétrolière.

Rappelons qu’en 2014, lorsque l’Arabie saoudite avait augmenté sa production de pétrole dans un contexte de chute des prix du pétrole, cela avait conduit à une dépression dans l’industrie pétrolière. Cette fois, cela pourrait être le point de basculement d’une dépression économique mondiale.

De toute façon, le ralentissement ou la pause prolongée de l’activité économique, en particulier aux États-Unis et en Chine, rend la dépression mondiale pratiquement inévitable. Si le pétrole reste inférieur à 60 dollars le baril, l’économie russe pourrait se contracter jusqu’à 4,5% cette année.

Mines : la pire semaine pour l’or et les autres métaux précieux

Les prix de l’or ont chuté de 9%, perdant près de 200 dollars, après avoir débuté la semaine à 1 700 dollars. Le métal jaune a enregistré sa plus forte baisse depuis près de trente-sept ans. Selon différents analystes, le prix de l’or a plongé en raison d’une liquidation massive dans toutes les classes d’actifs, dans la perspective d’une menace de récession mondiale et de faibles pressions inflationnistes qui continueront de faire baisser les prix de l’or. Le métal précieux est déjà vulnérable alors que la volatilité continue de troubler les marchés financiers.

Les prix des autres métaux précieux (argent, platine) ont chuté de 30% en moyenne. Le platine a chuté de 26% à 588 dollars lundi, tandis que l’argent s’est effondré de 12% à 12,96 dollars. Ces deux métaux sont considérés comme fortement dépendants de la demande industrielle (platine dans les auto catalyseurs et argent dans l’électronique). Étant donné que l’activité industrielle sera certainement touchée par l’impact des mesures de confinement liées au Covid-19 et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les perspectives à court terme pour les deux métaux semblent sombres.

Pour rappel, lors de la crise financière de 2008, une tendance similaire avait été observée avec la liquidation des actifs par les fonds au moment où les cours des actions s’effondraient.

Dr Ousmane Cissé, ancien Directeur général des Mines et de la Géologie

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