Côte d’Ivoire : vers la fin de la justice des vainqueurs ?


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Le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan a déclaré, lundi, que la libération des prisonniers politiques du camp pro-Gbagbo va continuer après la liberté accordée à une cinquantaine d’entre eux, samedi dernier. Le Front populaire ivoirien (FPI) a salué une décision qui va dans le sens de la réconciliation.

Le processus judiciaire ira à son terme en Côte d’Ivoire, selon le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, qui s’exprimait, ce lundi. Cette déclaration intervient après la remise en liberté de 50 prisonniers politiques pro-Gbagbo, le week-end dernier. Le FPI a salué cette décision et encourage la poursuite du processus.

150 prisonniers libérés

« Sur cette dernière mesure, je voudrais réaffirmer la volonté du président de la République de lutter contre le déni de responsabilité et l’impunité. Il a donc demandé que le processus judiciaire aille jusqu’à son terme pour situer les responsabilités », a indiqué le chef du gouvernement ivoirien à l’ouverture d’un atelier consacré à la justice transitionnelle et à la réconciliation, rapporte Koaci.com.

La libération de 50 prisonniers, samedi dernier, constitue la première vague d’une remise en liberté de 150 pro-Gbagbo dans le cadre d’un processus de reprise du dialogue entre gouvernement et opposition, d’après une source proche du ministère de la Justice, indique fratmat.info. « Le gouvernement peut également affirmer qu’il n’y a pas et il n’y aura pas de « justice des vainqueurs ». Les conclusions de la Commission nationale font l’objet de plusieurs procédures d’instruction concernant tous les mis en cause », a poursuivi Daniel Kablan Duncan.

Le président du FPI mis en minorité au sein de son parti

Le FPI, en la personne de son chargé des droits de l’Homme et des libertés, Séry Gouagnon, a applaudi cette décision : « nous nous réjouissons du fait que 50 personnes aient recouvré la liberté. (…) Le gouvernement est une autorité crédible. Nous attendons qu’il exécute le reste de sa promesse, en libérant les autres », indique l’APA. Le FPI a transmis une liste au gouvernement de 719 prisonniers politiques à libérer.

A l’occasion de la reprise du dialogue, le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan avait salué les « engagements forts » du gouvernement « pour qu’à terme, il n’y ait aucun prisonnier politique, aucun compte gelé ». Le ministre d’Etat en charge du dialogue politique ivoirien, Ahoussou Jeannot, avait néanmoins affirmé que seulement « 150 personnes pourraient être mises en liberté provisoire ».

En contrepartie de ces libérations, le gouvernement veut obtenir du FPI sa levée du boycott de la campagne de Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), lancée le 10 mars dernier. Un règlement du litige sur cette question déterminera certainement les conditions de la poursuite du dialogue nationale. Le président du parti créé par l’ex-Président Laurent Gbagbo a subi un désaveu, samedi dernier, alors que sa proposition de levée du boycott a été largement mise en minorité (37 voix contre 15), lors du Comité central extraordinaire de son parti. La décision finale a été renvoyée à une prochaine réunion de ce comité central.

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