Côte d’Ivoire : les accords de Ouagadougou portent-ils leurs fruits ?


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La capitale burkinabè accueille, ce mardi, les principaux acteurs signataires des accords de Ouagadougou conclus le 4 mars 2007. Ils visent à ramener le calme en Cote d’Ivoire, suite aux violents conflits qui ont divisé le Nord et le Sud du pays jusqu’en 2004. Sept mois après l’établissement du processus de paix, où en est la Côte d’Ivoire ?

Sept mois ont passé depuis la signature des accords de Ouagadougou en mars dernier par le Président ivoirien, Laurent Gbagbo, et son ex-ennemi numéro un, Guillaume Soro, aujourd’hui Premier Ministre et secrétaire général des Forces Nouvelles (FN). Sous la houlette du maître de cérémonie le président burkinabé Blaise Compaoré, le comité d’évaluation et d’accompagnement (CEA) s’est réuni ce mardi, dans la capitale burkinabè, afin d’ « apprécier l’état d’avancement » et de juger de « l’évaluation périodique » de l’application du processus de paix inter-ivoirien.

Des élections en décembre ?

La question des futures élections, l’un des points essentiels des accords signés en mars dernier, devrait être la priorité de cette réunion. Idéalement programmées pour le premier trimestre 2008, le président ivoirien a récemment affirmé qu’elles pourraient même avoir lieu en décembre de cette année. Une décision précipitée selon l’opposition qui craint un retour de la fraude électorale.

Autre problème à l’ordre du jour, l’identification de la population, un volet majeur des accords de Ouagadougou. Reste encore à définir une date et un programme concret. Le CEA doit notamment se pencher sur le respect du calendrier de l’application de l’accord. Car les retards se sont accumulés et il est quasi certain que le processus de paix ne sera pas bouclé d’ici décembre, comme il avait été prévu à Ouagadougou en mars dernier.

Le processus avance… doucement

Le 12 juin se tenait le Premier Cadre Permanent de Concertation (CPC), la deuxième instance de suivi des accords, qui visait à faire un premier point sur les décisions prises le 4 mars dans la capitale burkinabè. Il semble qu’aujourd’hui, l’ordre du jour n’ait pas beaucoup changé et qu’il y ait peu d’avancées. Ainsi, le processus d’identification de la population, le démantèlement des milices sont toujours en projet. Seule la suppression de la zone de confiance (ZDC) qui séparait le Nord du Sud, sous contrôle international, ainsi qu’un début de redéploiement de l’administration nationale dans le nord semblent plus ou moins appliqués.

La sécurité devrait également être sujet de débat ce mardi. Depuis la tentative d’attentat manqué contre l’avion de Guillaume Soro, au mois de juin, à l’aéroport de Bouaké, la question sécuritaire devient centrale. Car la possibilité de pouvoir attaquer avec tant de facilités le premier ministre ivoirien laisse perplexe quant au bon déroulement du processus de paix qui vise à réunifier un pays coupé en deux pendant près de 5 ans.

La grogne de Blé Goudé

Au même moment, Charles Blé Goudé, leader des « patriotes » et proche du président Gbabgo, accuse la France de s’opposer à la levée des sanctions prises par l’ONU en 2006, alors que les accords de Ouagadougou impliquent leur retrait immédiat. « La France a peur que le combat patriotique que nous menons n’entame son prestige dans ses zones d’influences en Afrique », a affirmé M. Blé Goudé. Ces sanctions individuelles avaient été prises par l’ONU et stipulaient l’interdiction de quitter le pays ainsi que le gel des avoirs financiers, à l’encontre de trois acteurs importants de la crise en Côte d’Ivoire, dont M. Blé Goudé.

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