Côte d’Ivoire : le décès d’Awa Fadiga soulève la question de la prise en charge dans les hôpitaux publics


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Awa Fadiga, mannequin ivoirien de 23 ans a succombé à ses blessures le 25 mars 2014, suite à une agression survenue dans la nuit du 23 au 24 mars 2014. Secourue, elle n’aurait pas été prise en charge dans les meilleurs délais dans l’hôpital public où elle a été conduite.

La jeune Awa Fadiga, 23 ans et figure montante du mannequinat Ivoirien, a trouvé la mort mardi 25 mars 2014, des suites d’une agression survenue dans la nuit du 23 au 24 mars. La jeune fille aurait été violentée par quatre hommes, dont le chauffeur du taxi dans lequel elle se trouvait, puis ejectée du véhicule en marche. C’est un passant qui l’a secourue et emmenée aux urgences du CHU de Cocody, l’un des hôpitaux publics de la capitale ivoirienne, Abidjan.

Une prise en charge qui interroge

Selon les proches de la jeune fille, la prise en charge n’a pas été effectuée dans les meilleurs délais. Ils accusent le CHU d’être responsable de la mort d’Awa Fadiga, car les frais pour les soins médicaux qui auraient dû lui être administrés n’avaient pas été réglés à l’avance. Son agent, Nelly Yavo, s’est exprimé dans une vidéo publiée sur Youtube. Elle dénonce les conditions inacceptables dans lesquelles sont reçus les citoyens ivoiriens à l’hôpital, et en appelle à la mobilisation pour que cela ne se reproduise plus. Selon elle, la jeune fille aurait été «laissée pour compte, gisant à même le sol, dans un mare de sang»

De son côté, le ministère de la Santé, tout en appelant au calme et au respect de la mémoire de la jeune fille, assure dans un communiqué publié le 25 mars, qu’Awa Fadiga a été prise en charge dès son arrivée sur les lieux et qu’elle a reçu les premiers soins nécessaires. Y compris la prescription d’un scanner qui a révélé la présence d’un traumatisme crânien sévère. Ces faits sont confirmés par le témoignage d’une employée du CHU, à travers une lettre adressée à Edith Brou, une bloggeuse très influente en Côte d’Ivoire. Elle aurait elle-même assisté Awa Fadiga à son arrivée au CHU, arguant que les deux jours de gratuité de soins accordés à tous les patients ont été respectés.

Awa Fadiga, nouveau symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes

Cette affaire a plus que jamais soulevé l’indignation de la population contre cette agression inadmissible. Awa Fadiga est désormais le visage de la lutte contre les violences faites aux femmes en Côte d’Ivoire. D’autant que la mère de la mannequin mène ce combat depuis des années à la tête de de l’ONG Femmes de Côte d’Ivoire, dont elle est la présidente et qui lutte contre les injustices. Partout des photos de la jeune fille sont placardées pour lui rendre hommage, une marche blanche a été organisée et une page Facebook « Awa Fadiga, stop plus jamais ça » a été ouverte. Elle est suivie pas de 20 000 sympathisants.

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