Côte d’Ivoire : descente aux enfers des hommes de Laurent Gbagbo


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Arrêté le 24 Août 2012 à l’aéroport d’Accra alors qu’il revenait d’un voyage en Afrique du Sud, Justin Koné Katinan, ancien ministre ivoirien du budget sous le régime de Laurent Gbagbo, est toujours entre les mains de la justice ghanéenne. Contrairement au leader des jeunes du Front populaire ivoirien (FPI), Charles Blé Goudé, qui a été rapidement extradé sur demande d’Abidjan, Justin Koné Kanotan est encore en détention à Accra, qui n’arrive pas à le renvoyer chez lui faute d’éléments nouveaux sur son dossier.

Une semaine après l’arrestation de Charles Blé Goudé, c’est celle d’un autre collaborateur de Laurent Gbagbo qui alimente la chronique en Côte d’Ivoire. En effet, après la chute de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, ses fidèles collaborateurs n’ont pas hésité à prendre la poudre d’escampette vers le pays voisin, le Ghana. La stratégie est simple et bien connue de tous : éviter à tout prix de tomber dans les filets de la justice ivoirienne.

Le premier à s’enfuir a été le leader de l’Alliance des Jeunes Patriotes pour le Sursaut National, Charles Blé Goudé. Arrêté le 17 janvier dernier à Accra, dans la capitale Ghanéenne et accusé de crimes de guerre, de meurtres, de crimes économiques et d’enlèvement, l’ex-bras droit de Laurent Gbagbo fait aujourd’hui face à des ennuis judiciaires dans son pays.
Son arrestation n’avait pas point suscité tant d’effervescence dans un pays encore meurtri par des décennies de guerre qui ont coûté la mort à plus de 4000 personnes.

Justin Koné Katinan à nouveau face à la justice

Tout comme son ancien ami de parti, Justin Koné Katinan est accusé de crimes économiques pendant la crise post-électorale entre fin 2010 et avril 2011 par les autorités ivoiriennes qui demandent qu’il soit rapidement extradé du Ghana, où il s’est exilé depuis lors. Une audience pour statuer sur son cas devait se tenir le 20 décembre 2012, mais elle a été reportée à la date du 17 janvier dernier pour des raisons non encore élucidées.

Le 17 janvier dernier, après l’apport de nouveaux éléments de preuves versés au dossier de l’accusation par les autorités ivoiriennes, le juge du Magistrate Court d’Accra avait accordé un temps à l’avocat de Katinan, M. Patrick Sorgbordzor, pour préparer la défense de son client. Faute d’éléments nouveaux sur ce dossier, il reviendra à la justice ghanéenne de chercher à résoudre plusieurs inéquations, dont celles de savoir si le procès a des antécédents politiques, si les traités signés par le Ghana autorisent l’extradition d’un accusé pour de fins judiciaires et enfin si la législation ghanéenne reconnait des infractions externes.

L’agence de presse africaine a annoncé que le procès de Justin Koné Katinan ce tiendrait ce mardi 29 janvier. Il a déjà été entendu le 17 janvier par la justice ghanéenne concernant de nouvelles charges retenues contre lui, dont « conspiration de vol et de vol en tant que ministre du budget de la République de la Cote d’Ivoire »

Le Ghana acceptera-t-il d’extrader un autre ancien collaborateur de Laurent Gbagbo ? Il est trop tôt pour prévoir une issue sur cette affaire. Deux cas de figure sont possibles : apport de nouveaux éléments pour que l’audience puisse se dérouler normalement, avec comme issue le renvoi de l’affaire ou la prononciation d’un non-lieu par le Tribunal du Ghana.

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