Corruption au Maroc : que fait Mohammed VI face à un phénomène qui prend de l’ampleur


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La corruption au Maroc est un fléau d’une ampleur préoccupante. Elle coûte environ 39 milliards de dirhams par an, soit 2,8% du PIB du pays. Ce phénomène a des répercussions profondes sur le développement économique et social, érodant la confiance des citoyens dans les institutions et exacerbant les inégalités.

La corruption au Maroc se manifeste de diverses manières. Elle affecte tous les secteurs, y compris la justice, la santé, l’éducation et l’économie. Elle varie de la petite corruption, comme les pots-de-vin pour obtenir des services publics, à la grande corruption impliquant le détournement de fonds publics. Les causes sont multiples, alliant facteurs structurels, comme la faiblesse de l’État de droit et le manque de transparence, à des facteurs culturels tels que le clientélisme et le népotisme.

Des mesures gouvernementales ont été prises, notamment le renforcement du cadre législatif avec la loi de 2016 et l’augmentation des pouvoirs de l’INPPLC. Toutefois, la lutte contre la corruption reste un défi majeur, nécessitant l’engagement de tous les acteurs de la société.

Les plus pauvres sont les plus impactés

Une enquête récente de l’Instance nationale pour la probité révèle que 72% des Marocains et 68% des entreprises reconnaissent l’ampleur du phénomène. Malheureusement, une culture de réticence à dénoncer la corruption persiste. En effet, elle est en partie due à la peur des représailles. Cette situation est aggravée par le fait que les plus pauvres sont les plus affectés par ces pratiques corruptives.

En 2022, le Maroc a perdu 21 places dans l’indice de perception de la corruption, soulignant l’urgence d’actions efficaces. Dans cette perspective, le Maroc mise sur la transformation digitale. Déjà, en 2016, le Roi Mohammed VI l’avait annoncé. L’objectif était de moderniser l’accès aux services publics et réduire les occasions de corruption. Mais près de 8 ans après ces annonces, les résultats sont plus que décevants.

Pour autant, l’INPPLC, dans son rapport 2022, met en avant la relation étroite entre transformation digitale et lutte contre la corruption. Un cadre stratégique solide, une transformation digitale centrée sur le citoyen sont essentiels pour une lutte efficace. En plus de prévoir des mesures d’accompagnement

La lutte contre la corruption au Maroc est un processus complexe et de longue haleine. Des progrès ont été réalisés, mais beaucoup reste à faire. Renforcer l’État de droit, promouvoir la transparence et responsabiliser les citoyens sont des étapes cruciales pour avancer.

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