Corruption au Maroc : 16 policiers condamnés


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Des policiers marocains impliqués dans une affaire de corruption ont été condamnés à Rabat dans la nuit de lundi à mardi dernier.

La sentence est tombée dans la nuit de lundi à mardi à la Chambre criminelle chargée des crimes financiers près de la Cour d’appel de Rabat. Ils sont au total 18, dont 16 éléments de la police de Skhirat-Témara, à avoir été condamnés pour une affaire de corruption. Certains ont écopé jusqu’à 4 ans de prison ferme à l’image de Miloudi Zahaf, dit « Ould Haiboul », principal accusé dans cette affaire. Il a également été condamné à payer une amende de 10 000 dirhams (1180 €), alors que Aziza K, l’unique femme dans cette affaire qui faisait office d’entremetteuse, a été condamnée à un an de prison ferme et à 5 000 Dh(590 €) d’amende pour avoir participé à des faits de corruption, rapporte MAP.

Un policier de Skhirat-Témara purgera quant à lui une peine de prison ferme de 18 mois, tandis que trois de ses collègues passeront une année ferme en prison, assortie d’une amende de 5 000 Dh. Enfin, onze autres policiers ont été condamnés à des peines allant de trois mois de prison avec sursis à huit mois de réclusion ferme, assortis, pour chacun d’entre eux, d’une amende de 5 000 Dh. Un dernier a été acquitté.

Tous sont poursuivis pour « abstention d’acte lié à la fonction, divulgation du secret professionnel et corruption active et passive ». Les policiers condamnés auraient perçu des sommes d’argent de trafiquants de drogue. D’importantes quantités de résine de cannabis, de psychotropes, d’armes blanches et de téléphones portables ont été saisies affirme la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans un communiqué.

Le trafiquant, Miloudi Zahaf, a reconnu les faits durant le procès. Il explique avoir donné des sommes d’argents aux policiers en échange de leur protection. Ce business illégal lui rapportait 800 000 dirhams (72 000 €) par mois.

Cet important coup de filet met de nouveau en exergue la gangrène de la corruption au Maroc. Il conforte également la position du principal parti au pouvoir, PJD, dans sa lutte contre la corruption. En effet, lors de la campagne législative fin 2011, le parti islamiste avait fait de la corruption l’un de ses chevaux de bataille. Une condamnation qui intervient quelques mois après les déclarations de l’ONG Transparency qui a accusé le gouvernement de n’avoir réalisé aucun progrès en ce sens.

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