Congo-Brazzaville : affaire Marcel Ntsourou, l’armée sous pression ?


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Que se passe-t-il à Brazzaville depuis l’arrestation de l’ex colonel Marcel Ntsourou ? Des hauts gradés ont été mutés ou limogés et l’ambiance au sein de l’armée s’est en quelques semaines dégradée.

Le climat au sein de l’armée congolaise se serait dégradé depuis l’affaire Marcel Ntsourou, le numéro 2 des renseignements du Congo condamné en septembre à 5 ans de travaux forcés avec sursis. Ce dernier a été reconnu coupable dans l’affaire des explosions de Mpila qui ont causé, selon les autorités, la mort de 300 personnes. Il est, depuis un mois, incarcéré à la maison d’arrêt de Brazzaville.

Il y a-t-il un lien entre l’ambiance délétère dans certaines casernes et cette affaire ? C’est la question que se pose la presse congolaise, notamment le Journaldebrazza.com. Selon certains témoignages, la réponse est « oui ». Car depuis que l’ex-colonel Ntsourou a menacé de divulguer des informations sur l’affaire des disparus du Beach, « l’atmosphère est malsaine » au sein de l’armée. Des sous-officiers et officiers, considérés comme proches de Ntsourou, seraient menacés. D’autres ont été convoqués ou limogés.

« Après la libération de Marcel Ntsourou, beaucoup de gens sont venus le soutenir, pensant que le dossier était clos. Le pouvoir les a tous repérés », expliquent plusieurs sources, selon RFI.

Parmi les hauts gradés qui seraient sous pressions, le colonel Alakoua, ex-porte-parole de la police, le colonel Obouo, ancien chef des renseignements militaires, ou encore le colonel Sahouss, ex-directeur du bataillon des chars. Le chef d’état-major, le général de division Okoï serait également sur la sellette. « Nous traversons une zone de turbulence », confie un officier. « Beaucoup de proches de militaires viennent me voir pour savoir ce qui se passe », ajoute de son côté un défenseur des droits de l’homme.

Le gouvernement réagit

Interpellé à ce sujet, le gouvernement a réagit par du ministre de la Communication qui a aussitôt crié à la manipulation. Bienvenu Okiemy n’a en revanche pas nié les limogeage ou mutations. A propos du cas du colonel Sahouss, le ministre a rappelé qu’il a été mis en cause dans les explosions de Mpila et qu’il est dans le devoir de la police de l’entendre pour les besoins de l’enquête.

Le véritable enjeu de cette « vague d’intimidation », comme l’explique la presse, serait la présidentielle de 2016. Certains vont même jusqu’à accuser le pouvoir de vouloir modifier la Constitution pour un nouveau mandat. A ce sujet, Bienvenu Okiemy a démenti ces allégations.

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