Conflit au Sahara, l’Algérie évoque «une situation de guerre» entre le Maroc et le Polisario


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Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune
Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune

L’Algérie appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à traiter la question du Sahara Occidental avec «lucidité et responsabilité». Evoquant des risques d’escalade, Alger dit craindre une guerre entre le Maroc et le Front Polisario.

C’est par le canal de son Envoyé spécial pour le Maghreb et le Sahara Occidental, Amar Belani notamment, que l’Algérie a lancé une alerte. Evoquant «les risques d’escalade» entre le Maroc et le Front Polisario, Alger a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à traiter la question du Sahara Occidental avec «lucidité et responsabilité».

«Avec la rupture brutale du cessez-le-feu par les forces marocaines et l’annexion de la zone tampon à Guerguerat, en violation flagrante des accords militaires, nous sommes face à une situation de guerre et il faut reconnaître que les risques d’escalade sont sérieux», a déclaré Amar Belani, selon APS. Il va plus loin, demandant au Conseil de Sécurité de l’ONU de «traiter la question du Sahara Occidental avec lucidité et responsabilité», insistant qu’il y va « de la paix et de la stabilité dans la sous-région».

Selon le diplomate algérien, «il serait tout à fait légitime de s’interroger sur la pertinence, voire l’utilité, de la relance d’un processus politique désincarné, qui ne serait pas en phase avec les nouvelles réalités sur le terrain et qui légitimerait le fait accompli colonial, y compris dans une zone tampon censée être démilitarisée, conformément aux accords contraignants signés par les deux parties et endossés par le Conseil de sécurité».

«Puisqu’il n’y a plus de cessez-le-feu à observer depuis le 13 novembre 2020, compte tenu du refus du Maroc de revenir au statu quo ante, malgré les exhortations du Secrétaire général des Nations Unies, et que la tenue du référendum d’autodétermination, qui est la raison d’être de la Mission, est en attente depuis une trentaine d’années», relève Belani, il est légitime de s’interroger sur l’exécution du mandat de la Minurso, dit-il.

Cette sortie du diplomate intervient au lendemain de l’ouverture d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la question du Sahara Occidental. Elle intervient aussi au moment où la Suisse a proposé sa médiation dans le conflit opposant le Maroc à l’Algérie, avec comme feuille de route la reprise du dialogue via les tables rondes. Proposition rejetée par Alger, qui reste figée sur sa position.

«Nous confirmons notre rejet formel et irréversible de ce format dit des tables rondes et nous avons instruit notre représentant permanent à New York à l’effet de notifier cette position du gouvernement algérien au président du conseil de Sécurité, en lui demandant de faire circuler la note verbale en question à tous les membres du Conseil», a, en effet, insisté Amar Belani.

A lire : La Suisse propose sa médiation entre le Maroc et le Sahara, l’Algérie se radicalise

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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