
En réaction à la montée des tensions au Moyen-Orient, Royal Air Maroc (RAM) a pris la décision de suspendre temporairement ses vols à destination du Qatar et des Émirats arabes unis. Cette mesure de précaution est survenue suite à la fermeture de l’espace aérien qatari annoncée lundi, en réponse à la riposte iranienne après des bombardements américains. L’Algérie a pris des décisions similaires pour les mêmes raisons.
Ce lundi 23 juin 2025, le vol AT216 de la Royal Air Maroc (RAM) reliant Casablanca à Doha a dû faire demi-tour alors qu’il survolait la Méditerranée, à proximité de l’île de Crète. L’appareil est retourné à l’aéroport Mohamed V de Casablanca, dans un climat d’incertitude quant à la sécurité du trafic aérien au-dessus du Golfe. Dans le même contexte, le vol AT217, prévu mardi 24 juin pour rapatrier des passagers depuis Doha, a été annulé.
Suspensions en cascade et communication de crise
Les liaisons prévues entre Casablanca et Dubaï (vols AT246 et AT247) ont également été suspendues. En revanche, RAM a rassuré les pèlerins marocains du Hajj 2025 que les vols à destination et en provenance d’Arabie saoudite n’étaient pas affectés pour l’instant. La fermeture de l’espace aérien qatari et émirati, en réaction aux frappes iraniennes contre des installations militaires américaines au Qatar, est la preuve de l’impact immédiat des conflits géopolitiques sur l’aviation civile.
Ces tensions, aggravées par la menace d’escalade militaire, ont conduit plusieurs compagnies à adapter leurs stratégies opérationnelles. La compagnie Air Algérie a aussi été touchée par les événements récents au Moyen-Orient. Deux vols à destination du Golfe (l’un vers Dubaï (AH 4062), l’autre vers Doha (AH 4078) ont été annulés lundi soir. L’entreprise a souligné que cette mesure exceptionnelle visait à garantir la sécurité des passagers, en se conformant aux consignes internationales de prudence aérienne.
Air Algérie également contrainte à des annulations
Dans un communiqué, la compagnie a présenté ses excuses à ses clients pour la gêne occasionnée, précisant qu’elle assurait une communication continue avec les passagers concernés. Elle a invité ces derniers à contacter son service clientèle pour toute information complémentaire. Ce type de suspension de vols n’est pas une nouveauté sur le continent africain. En 2011, lors du déclenchement de la guerre civile en Libye, plusieurs compagnies avaient suspendu leurs liaisons avec Tripoli.
L’aéroport de la capitale libyenne, situé en zone de conflit actif, présentait alors un risque trop élevé pour les vols commerciaux. Un autre cas marquant fut la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire. Face à l’instabilité sévissant à Abidjan, Air Ivoire avait interrompu ses dessertes nationales et internationales. Plusieurs compagnies internationales avaient également évité l’espace aérien ivoirien, ce qui avait temporairement isolé le pays sur le plan aérien.
Instabilité en Afrique subsaharienne
En 2023, le conflit armé au Soudan a conduit plusieurs compagnies africaines à annuler leurs vols. Ces suspensions faisaient suite à des alertes émises par les autorités de l’aviation civile. Le Mali constitue un autre exemple. En 2022, Air France a suspendu ses vols à destination de Bamako à la suite d’une détérioration de la sécurité intérieure, en lien avec la présence militaire étrangère et les groupes armés actifs.