Comment sont utilisés les biens et services publics au Cameroun


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Une voiture de l'administration
Une voiture de l'administration

Le Cameroun, tout comme tous les pays du monde, a un pouvoir central souverain et dispose des biens (meubles, immeubles, véhicules, des terrains titrés, …) et divers services (ministères, communes, sociétés publiques et parapubliques, centres de santé, écoles, collèges, universités, centres de formation,…). Et la gestion de ces biens et services incombe aux hauts commis de l’État, qui ne sont autres que : les commissaires de police, les commandants de la gendarmerie, les hauts gradés de l’armée, les ministres, les secrétaires généraux des ministères, les maires, les délégués du gouvernement, des directeurs des sociétés publiques et parapubliques…

Nous le déplorons pour constater que certains fonctionnaires camerounais, tous grades confondus, ne savent pas distinguer les biens et services publics et privés. C’est la raison pour laquelle, nous prenons d’abord le cas des véhicules de service mis à leur disposition. Que constatons-nous, au quotidien, de l’usage de ces moyens de déplacement flambant neufs et obtenus à coût des millions de francs CFA ? Ces véhicules, bien qu’à l’état neuf, n’ont pas souvent une longue durée de vie et pour cause, ils sont utilisés à d’autres fins. On peut citer entre autres : les déménagements, le transport clandestin, amener les enfants dans leurs différents établissements scolaires, amener le chien /chat chez le vétérinaire, contrôler ses propres chantiers, porter les produits agricoles et d’élevage dans ses plantations, amener l’époux / l’épouse dans un marché et supermarché, dans un salon de coiffure, puiser de l’eau à boire, amener les membres de famille au village, rendre visite aux amis,…. Et lorsque ce véhicule tombe en panne sèche ou à cause d’une pièce aussi minime qu’elle soit, on fait vite recours au garage administratif. Si au niveau du garage, ce véhicule n’a pu être réparé, il faut aussitôt le remplacer, en achetant un autre. Il en est de même des services publics.

« Comment le fonctionnaire utilise-t-il son véhicule ? »

Pour le mécanicien Grégoire  Ngahou, « si cela n’existe pas, il faut vraiment insérer dans les programmes de formation des hauts commis de l’État, des cours de gestion des biens et services publics, car, ce que je vois, me fait tomber de travers. Tenez ! Un véhicule neuf, immatriculé « CA » (corps administratif), tombe en panne. Les questions que je me pose sont celles de savoir : comment le fonctionnaire, propriétaire dudit véhicule, l’utilise-t-il ? Combien de véhicules de services a-t-il déjà foutu en l’air ? A-t-il été inquiété un jour ? Et s’il n’est pas réparé dans les plus brefs délais, comment va-t-il se comporter, ne peut-il pas devenir agressif, retarder la signature des dossiers, ainsi ouvrir une porte pour le monnayage des services, censés être gratuits ?

Et pour ce qui concerne les services de l’État

« Il arrive souvent qu’un haut commis de l’État soit influencé par le rang social ou le poids financier d’un individu. Pour ce cas, je m’empresse de citer l’homme d’affaire Jean-Pierre Amougou Belinga, qui est formellement inculpé dans l’assassinat crapuleux du célèbre journaliste Martinez Zogo, dont le corps mutilé a été retrouvé dimanche 22 janvier 2023. Lequel, depuis vendredi 3 mars 2023, séjourne à la prison centrale de Yaoundé, et ce, pour 6 mois, en attendant le verdict final. Pour atteindre son objectif, cet homme d’affaire s’est servi de plus d’une vingtaine de membres de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre). Sommes-nous encore en sécurité ? ».

« Je vois donc en l’usage abusif des biens et services de l’État, la ruine et la mort programmée du Cameroun, locomotive de la sous-région Afrique centrale. Que prévoit donc la loi, en cas d’usage abusif des biens et services de l’État ? », a-t-il conclu.

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