CITES : grands progrès dans la protection des espèces menacées


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Grenouille de vert
Grenouille de vert

La 19e Conférence des Parties (COP) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), qui s’est tenue à Panama City, s’est achevée aujourd’hui, vendredi 25 novembre 2022. Les gouvernements ont voté de nouvelles mesures de protection pour des centaines d’espèces menacées par le commerce international.

Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) salue les décisions prises à la 19e COP de la CITES au Panama. Il s’agit notamment de nouveaux contrôles innovants du commerce international des ailerons de requins, ainsi que d’une protection renforcée de nombreuses espèces victimes du commerce international des animaux de compagnie exotiques, comme les grenouilles de verre et les tortues.

« Plus d’un million d’espèces sont menacées d’extinction si nous ne changeons pas la façon dont nous traitons la vie sauvage », a déclaré Matthew Collis, directeur de la conservation chez IFAW. « Les gouvernements présents à la CITES ont montré qu’ils commençaient à saisir l’ampleur du défi à relever pour faire face à la crise que traverse le monde naturel. La surexploitation des espèces, notamment par le biais du commerce international, est un facteur clé contribuant au déclin de nombreuses espèces. »

« Le Panama qui accueillait la COP19 a donné le ton en montrant son ambition pour cette conférence : garantir que la majorité des espèces de requins faisant l’objet du commerce international des ailerons reçoivent la protection de la CITES », a ajouté M. Collis.

Protection des animaux de compagnie exotiques

Près de 100 espèces de requins et de raies ont été ajoutées à l’annexe II de la CITES afin de contrôler le commerce mondial non durable de leurs ailerons et de leur viande – un commerce qui a poussé certains de ces prédateurs, importants pour l’environnement, au bord de l’extinction. La plupart des espèces de requins victimes du commerce international sont ainsi placées sous le contrôle de la CITES, ce qui signifie qu’aucun commerce ne doit avoir lieu s’il n’est pas légal et durable.

Une protection similaire a été accordée à toutes les espèces de grenouilles de verre, aussi appelées grenouilles de cristal. Ces grenouilles ont la peau semi-transparente et il est possible de voir directement leurs organes ainsi que les battements du cœur. Aussi, de nombreuses espèces de tortues d’eau douce et autres reptiles, tous populaires dans le commerce florissant des animaux de compagnie exotiques ont obtenu une protection. Rien qu’aux Etats-Unis les importations de grenouilles de verre ont été multipliées par plus de 441, entre 2016 et 2021, passant de 13 individus vivants en 2016, à 5 744 individus en 2021.

Bonne nouvelle pour les éléphants et les rhinocéros, les gouvernements membres de la CITES ont rejeté les propositions de réouverture du commerce international de l’ivoire et de la corne de rhinocéros. IFAW salue cette décision, car tout commerce légal offre aux criminels la possibilité de blanchir les défenses d’éléphants et les cornes de rhinocéros braconnés sur le marché. Des propositions similaires ont été rejetées à plusieurs reprises par les gouvernements lors des précédentes conférences de la CITES.

« Il est évident qu’il n’y a aucune envie de rouvrir ces commerces dangereux. Au contraire, la communauté internationale doit trouver de nouveaux moyens de générer des revenus pour la conservation, sans exposer les animaux au braconnage » a déclaré M. Collis.

Intensifier la lutte contre la cybercriminalité sur les espèces menacées

« Malheureusement, les gouvernements ont manqué une réelle occasion, en ne retenant pas la proposition du Kenya de développer un fonds compensatoire pour la destruction des stocks d’ivoire. Nous demandons instamment aux gouvernements de reconsidérer ce point de vue d’ici la prochaine conférence, sans quoi nous assisterons à une répétition des discussions divisées sur les stocks d’ivoire, qui caractérisent depuis longtemps les conférences de la CITES ».

La conférence a adopté un certain nombre de décisions concernant la prévention des pandémies et l’approche « One Health » de la gestion du commerce des espèces sauvages. Les agences gouvernementales ont ainsi été encouragées à collaborer pour identifier et réduire les risques de propagation d’agents pathogènes le long des chaînes d’approvisionnement du commerce des espèces sauvages et la CITES a participé aux efforts internationaux dans ce domaine. Les gouvernements ont convenu d’étudier cette question et de proposer d’éventuelles nouvelles recommandations lors de la prochaine rencontre.

IFAW se réjouit que la CITES recommande aux gouvernements d’intensifier la lutte contre la cybercriminalité liée aux espèces sauvages et de renforcer leurs moyens pour aider les organismes anti-fraude à prendre en charge les animaux vivants saisis. Ce sont deux défis croissants pour les gouvernements du monde entier dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages.

La CITES se réunit tous les trois ans et offre déjà une protection à plus de 38 000 espèces dans le monde. Il s’agissait de la première réunion de la CITES en Amérique latine depuis 20 ans.

Lire : CITES : les grenouilles de verre mieux protégées

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