Ciment au Sénégal : le bras de fer continue entre Dangote et Vicat


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La guerre fait toujours rage entre deux cimentiers présents au Sénégal : le géant nigérian Dangote et son rival français Vicat. Alors que Dangote a démarré ses activités au Sénégal depuis décembre dernier, son concurrent français accuse l’Etat sénégalais d’avoir favorisé le nigérian.

Le Français Vicat est bien décidé à faire condamner l’Etat sénégalais qu’il accuse d’avoir favorisé le géant milliardaire nigerian Dangote, alors même que la cimenterie de ce dernier a démarré en décembre 2014. Ce qui provoque la colère du cimentier qui n’a pas dit son dernier mot. Selon Boubacar Camara, président du Conseil d’administration de la Sococim, la filiale locale du cimentier Vicat au Sénégal, les autorités sénégalaises ont permis à Dangoté d’outrepasser toutes les réglementations sociales et environnementales que nécessitent les activités liées à la cimenterie.

Dans une interview accordée à AFRIK.COM en mars 2014, Boubacar Camara affirme que depuis qu’il a implanté son usine de ciment au Sénégal, Dangote n’a respecté aucune réglementation : ni minière, ni foncière ou environnementale ». Pour le responsable de Sococim, « il ne fait pas de doute que Dangote a été favorisé. L’Etat du Sénégal l’a laissé faire. Mais la conséquence, c’est le traitement inégal des investisseurs du pays, alors que le code des investissements, le code de l’UEMOA et le code minier garantissent une égalité entre investisseurs ». Selon le dirigeant de Sococim, « les arbitres des deux parties sont désormais désignés, la procédure suit son cours au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), à Washington. Le lancement de l’usine rend l’évaluation du préjudice plus facile ».

« Il n’y avait pas de problème dans le secteur du ciment au Sénégal avant l’arrivée de Dangote », estime Boubacar Camara. Le groupe français a été jusqu’à même déposer, le 6 novembre dernier, une demande d’arbitrage à la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) à Abidjan pour « distorsion de concurrence ». De son côté Dangote a toujours refusé de commenter ce litige dans la presse. Néanmoins, le géant nigérian accuse Vicat « de propager des informations mensongères à son encontre », affirmant que le groupe français n’a pas hésité à adresser de faux rapports aux autorités sur les tests environnementaux réalisés par Dangote Cement ».

Le litige entre les deux parties qui date de la présidence de l’ancien chef d’Etat Abdoulaye Wade n’est visiblement pas prêt d’être résolu.

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Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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