Chefs d’Etat des Grands Lacs à Kampala : un énième sommet


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Les chefs d’Etat des Grands Lacs entament ce jeudi leur sommet pour tenter de résoudre la crise qui mine la République démocratique du Congo depuis de nombreuses années. Jusqu’à présent aucun de ces sommets n’a résolu ce conflit, dont les populations payent un lourd tribut.

Une fois de plus les chefs d’Etats des Grands lacs se réunissent ce jeudi à Kampala, la capitale ougandaise, pour tenter de résoudre la crise dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). L’expérience a prouvé que les réunions réunissant les dirigeants de la région ont toujours accouché d’une souris. A quoi doit-on s’attendre cette fois-ci ? Le ministre ougandais des Affaires étrangères Sam Kutesa a tenté de répondre à cette question, promettant que tout serait mis en oeuvre pour que ce sommet de Kampala « soit fructueux ». Le président ougandais Yoweri Museveni, hôte du sommet, s’est entretenu avec plusieurs présidents.

Les chefs d’Etat congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagamé devraient également être présents au sommet. Ces derniers se sont entretenus jeudi à Kampala, en marge du sommet. Mais il n’a pas été possible de savoir si les deux responsables, en froid plus que jamais, se sont rencontrés face-à-face ou en présence d’un médiateur. Il faut dire que depuis le sommet du cinquantenaire de l’Unité africaine, en mai dernier à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, il s’agit de la première rencontre directe entre Joseph Kabila et Paul Kagame.

Incendie diplomatique

La tension diplomatique entre Kigali et Kinshasa est particulièrement grave. Suite aux tirs d’obus dernièrement sur son territoire, Kigali a accusé les forces armées congolaises d’en être à l’origine. Allégations démenties par les autorités congolaises et l’ONU qui, par la voix de son secrétaire général Ban Ki-moon, a accusé les rebelles du M23 d’avoir tiré ces obus en direction du Rwanda. Par ailleurs, l’ONU accuse l’armée rwandaise de soutenir la rébellion du M23 en confrontation avec l’armée congolaise dans l’est de la RDC. Des accusations que Kigali n’a pas digéré accusant l’institution de ne pas être objective dans l’arbitrage du conflit.

Si Kinshasa a passé l’éponge sur l’épisode des obus, le Rwanda n’en est pas restée là. « Nous n’hésiterons pas à défendre notre territoire », avait pour sa part déclaré la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo. Des paroles qui ont porté à confusion. Selon des élus locaux du nord-Kivu, le Rwanda aurait renforcé sa présence militaire dans la région. Des habitants auraient même constaté, dans la localité de Gisenyi, frontalière entre les deux pays, des « mouvements de militaires rwandais inhabituels mais discrets »

D’après Radio Okapi, ces derniers ont aperçu des blindés, du matériel militaire et des hommes en train de converger vers des positions à la frontière avec la RDC. Les soldats rwandais seraient aux portes de la capitale de la province du Kivu, Goma, affirme cette source à Afrik.com. Le pays se préparerait-il à entrer en guerre avec la RDC ? Réponse peut-être au sommet de Kampala… Ou pas.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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