Centrafrique : Sangaris débattu au Parlement, d’autres soldats français débarquent à Bangui


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Tchad: trajet du déploiement du groupement terre au profit de l'opération Sangaris (EMA)

Le Parlement français débat ce mardi de la prolongation ou non de l’Opération Sangaris en Centrafrique, à la demande du gouvernement. La discussion promet d’être animée entre les parlementaires, même si l’issue positive du vote ne fait aucun doute, alors que les effectifs français sur le terrain ont encore augmenté ce lundi.

L’Assemblée nationale et le Sénat s’exprimeront tour à tour, ce mardi, sur la prolongation ou non de l’Opération française en Centrafrique. C’est d’abord le Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui défendra devant la chambre basse le bilan de l’intervention française, à 16h30 locales. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, lira la même intervention à la chambre dans la foulée. La prolongation de la mission de la force Sangaris ne fait pas de doute. Les principaux partis politiques qui composent le Parlement ont déjà annoncé leur vote positif. Mais les sujets de discussions sont nombreux, les débats promettent d’être houleux.

Les députés de l’opposition UMP, notamment, ont annoncé voter le texte avec de très fortes réserves. Alors qu’un troisième soldat français est mort ce dimanche dans un accident, l’isolement militaire français sur le terrain, malgré la présence de la MISCA, est un des sujets qui inquiètent le plus ces députés, de même que le financement de l’opération. L’ONU semble pourtant se préparer à une intervention, mais la venue de Casques bleus, si elle se confirme, pourrait prendre encore plusieurs mois.

Une poursuite de l’augmentation des effectifs

La mission française va certainement se prolonger, contrairement à son appellation de Sangaris, petit papillon africain qui ne dure pas très longtemps comme normalement l’intervention française. Le président de la République, François Hollande, avait annoncé une opération « rapide », au moment du lancement le 5 décembre 2013. Il est contredit récemment par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian qui déclare que l’intervention sera « plus longue que prévu » et décide de porter la force française à 2 000 hommes, en envoyant 400 soldats supplémentaires.

Tchad: trajet du déploiement du groupement terre au profit de l'opération Sangaris (EMA)

Le 23 février dernier, suite à la décision du président de la République, un détachement de militaires français de la force Epervier présent au Tchad a franchi la frontière avec la Centrafrique et se dirige vers la région de Bangui pour appuyer les forces déjà en place. « L’état-major tactique (12e Régiment de Cuirassiers), un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) composé de deux sections d’infanterie (Régiment de Marche du Tchad) et d’un peloton blindé (12e Régiment de Cuirassiers) ainsi qu’un détachement de soutien logistique ont d’abord rejoint Sahr, au sud du Tchad, pour un premier reconditionnement. Le 23 février, sur ordre du COMANFOR Sangaris, ils ont franchi la frontière Centrafricaine, pour rejoindre la région de Bangui » rapporte l’Etat-major des armées françaises, ce lundi.

L’issue du vote a visiblement été anticipé par le ministère de la Défense. La consultation du Parlement est prévue par la Constitution pour statuer sur la poursuite d’une opération extérieure qui dure au delà de quatre mois.

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