Centrafrique : les auteurs du massacre de Bangassou fixés sur leur sort


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Cinq chefs de guerre anti-balaka sont fixés sur leur sort pour le massacre des populations civiles, le 13 mai 2017, à Bangassou. En même temps qu’eux, leurs combattants également savent à quoi s’en tenir désormais. Les peines prononcées vont de la prison à perpétuité à des emprisonnements de 10 à 15 ans.

Le verdict a été rendu ce vendredi 7 février 2020, mettant ainsi fin à un procès qui, débuté le 15 janvier dernier, aura duré trois semaines. La Cour criminelle de Bangui a jugé au total 28 miliciens anti-balaka parmi lesquels cinq chefs dont la culpabilité dans le massacre de Bangassou, intervenu le 13 mai 2017, est établie : Crépin Wakanam alias Pino Pino, Kevin Béré-Béré, Romaric Mandago, Patrick Gbiako et Yembeline Mbenguia Alpha.

Reconnus coupables des chefs d’accusation les plus lourds qui soient, à savoir : crimes de guerre, crimes contre l’humanité, atteinte contre les personnes jouissant d’une protection internationale, association de malfaiteurs, détention illégale d’armes et munitions de guerre et assassinat. Ils ont été condamnés à la prison et aux travaux forcés à perpétuité.

Leurs vingt-trois sous-fifres, condamnés pour association de malfaiteurs, détention illégale d’armes et munitions de guerre et assassinat, ont écopé de 15 ans de prison ferme pour certains (17) et 10 ans pour les six restant.

Ce verdict apporte une bouffée de soulagement aux trente-quatre plaignants. C’est ce que traduisent les propos de Maître Mathias Barthélemy Morouba, l’un de leurs avocats : « Par la décision rendue aujourd’hui, la justice centrafricaine marque son attachement à la lutte contre l’impunité. Il faudra toutefois poursuivre les efforts pour que la situation des autres victimes soit prise en compte dans un avenir proche, car la justice demeure le dernier rempart pour toutes les victimes des crimes de droit commun et de crimes internationaux ».

Le 13 mai 2017, ces miliciens se disant pro-chrétiens s’en sont pris à des civils musulmans réfugiés dans une mosquée, dans le quartier de Tokoyo, à Bangassou. L’attaque a fait des dizaines de morts parmi ces civils et même quelques victimes dans les rangs des Casques bleus de la MINUSCA. Le siège de la mosquée, qui a duré jusqu’au 15 mai, n’a été levé que grâce à l’intervention de l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzalapainga, dépêché en médiateur.

Quelques mois après ces événements, le 15 mai 2018, Pino Pino et trente-trois de ses éléments ont été appréhendés par les FARDC, alors qu’ils venaient de franchir la frontière entre la Centrafrique et la RDC, pour être extradés vers Bangui, le 27 juin 2018. Ils étaient ainsi détenus au même titre que Kevin Béré-Béré, qui s’était rendu à la MINUSCA, en janvier de la même année.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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