Centrafrique : le matriarcat au plus haut sommet de l’état


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Ça y’ est on peut maintenant placer la main en visière pour scruter dans les moindres détails l’avenir du pays. Manifestement, l’élection de Madame Samba Panza à la présidence de la transition semble couper l’herbe sous les pieds du voisin géant aux pieds d’argile. Presque tous les analystes sont unanimes sur la perte de vitesse du président Deby sur la brume contemporaine ces temps-ci.

Apparemment, devant la cavalcade des événements en Centrafrique, la pression de la communauté internationale a fait naître une reculade visible du Tchad sur le pays. D’ores et déjà, l’élection de Madame Samba Panza à la présidence de la transition sonne le glas de cette promiscuité organisée. D’abord, il faut reconnaître qu’elle n’est pas la Présidente d’un système. Ensuite, elle ne puise guère sa présidence de la loge franc-maçonnique.En plus, elle n’est nullement l’émanation de la volonté ubuesque des chefs d’états de la sous région qui veulent vaille que vaille avoir une mainmise sur la Centrafrique. Son choix, même s’il a été opéré par un échantillonnage de la population centrafricaine,confirme la volonté délibérée de tout un peuple à opter pour une transition beaucoup plus fusionnelle et apaisée.

Même si Madame Samba Panza s’est avérée le choix inéluctable de la Centrafrique profonde, il n’en demeure pas moins que son profil intéresse au plus haut point toute la communauté internationale. Parmi la kyrielle des prétendants à la magistrature suprême de la transition, elle serait la seule personnalité capable d’imposer la rigueur budgétaire au pays. Aussi, elle a les épaules assez larges pour affronter les défis qui s’imposent au pays jusqu’aux prochaines échéances électorales. Ce faisant, la réussite de cette lourde tâche argumenterait davantage l’efficacité de la gente féminine à administrer le pays autant que faire se peut. A contrario, sa bérézina clouerait définitivement au pilori l’espoir de toute une génération. Déjà,la présidente doit prôner le culte de l’excellence en vue de rompre avec l’afro pessimisme qui nivelle tout vers le bas et promeut une réelle médiocrité. A l’évidence,il serait souhaitable que la présidente prenne de la hauteur pour ne pas qu’elle s’érige subitement en une directrice de ressource humaine à la solde de sa famille.

Il semblerait que les vieux briscards, couturés de cicatrices politiques, habitués de tous les râteliers, familiers des tempêtes voire des transfuges, sont déterminés à faire feu de tout bois afin d’intégrer le bateau de la Présidente par le truchement du premier homme de la nation. Par dessus tout, il serait convenable que la Présidente persuade tous les Centrafricains sans exception à transformer cette énergie de destruction, de guerre fratricide, de massacre en une force de reconstruction nationale. En tout cas, les premières heures de sa présidence détermineront la suite du processus de la transition.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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