Centrafrique : la réforme de l’armée en marche


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Après une réticence à la demande du président Michel Djotodia qui l’a nommé à la tête de l’armée nationale, le Général Jean-Pierre Dollo Waya a finalement accepté de prendre ses focntions. Il succède ainsi au vieux compagnon de François Bozizé, le Général Jules Bernard Ouandet.

Nommé le 18 avril 2013 par le décret présidentiel, le chef d’état major de l’armée, le Général Jean-Pierre Dollo Waya a accédé à ses fonctions. Dimanche, sur les ondes de la radio nationale, il s’est affirmé en appelant tous les éléments des forces régulières qui ont fui le pays ou ceux vivant en clandestinité dans le pays à cause des représailles du séléka, à revenir pour la refondation de l’armée nationale. Il a, entre temps, ostensiblement décliné l’offre du président Djotodia, pourtant ministre de la Défense nationale. D’aucuns disaient que Dollo Waya n’allait pas accepter cette responsabilité délicate, étant donné qu’il a été victime lui-aussi des bavures de ceux qu’il est sensé gérer, au point de s’en fuir en exile au Congo.

A cela, faut-il ajouter que dans une lettre ouverte à l’endroit du Premier ministre, M. Jean Serge Bokassa ancien député et ancien ministre de la jeunesse sous le régime de Bozizé a noté : « comment voulez vous qu’un militaire de carrière comme Jean Pierre Dollo Waya puisse travailler avec des collaborateurs qui entrés à l’armée en 2006, la quitte pour regagner la rébellion Séléka avec un galon de caporal chef, pour se retrouver aujourd’hui promu à la tête de l’armée non seulement comme général mais comme sous chef d’Etat-major ? » Allusion faite au petit soldat nommé par Djotodia dans les rangs de la séléka pour seconder le chef d’état major.
Ce changement contre toute attente de prise de position du nouveau chef d’état major après plus de trois semaines de résistance et d’hésitation cache mal le sens élevé de patriotisme qu’incarne ce dernier.

Les militaires en fuite appelés à rentrer au pays

« Je les comprends, et je sais que moi même si je n’avais pas le courage d’un général, je ne reviendrais pas (…) Mais j’ai pris mon courage en tant qu’officier, en tant que général pour revenir au pays » a-t-il déclaré à l’AFP. D’ailleurs, à en croire certains éléments de la Faca, si Tiangaye est « le seul » à pouvoir tenir la situation politique en Centrafrique, seul Dollo Waya était l’homme de la situation pour une réorganisation réelle d’une armée véritablement républicaine. Ce qui s’est justifié par le fait que Djotodia a tenu coute-que-coute à que ce soit lui qui prenne cette responsabilité, car l’on se souviendra que l’appel lancé par un autre général pour le regroupement des Faca n’a pas été suivi.

La mission de Dollo Waya est d’autant plus délicate puisqu’il aura à gérer une armée non seulement hétérogène, du moins pour un début, mais également par que les Faca devront désormais faire équipe avec les ex-rebelles dans un même box, alors qu’ils ont été humiliés les ex-combattants de la séléka, au point de les contraindre en exile pour certains et en vie de clando pour les autres.

Ce faisant, le Général Dollo Waya succède au Général Jules Bernard Ouandet à la tête de l’armée nationale. Rappelons que, nommer au temps fort de la montée de la Séléka, ce compagnon de Bozizé, en dépit des accords de Libreville, s’est obstinément refusé de collaborer avec Djotodia, ministre de la Défense dans le cadre du gouvernement d’union nationale. Le sort de Ouandet, même si le président Djotodia lui avait promis à Ledger qu’il n’était pas ancien chef d’état-major, était prévisible.

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