Centrafrique : la fin du dialogue laisse planer l’ombre de division au sein de la classe socio-politique


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Dialogue en Centrafrique
Dialogue en Centrafrique

La fin du dialogue républicain, ce dimanche 27 mars à Bangui, lance un nouveau débat qui divise l’opinion. En plus de l’absence « d’inclusion et de réconciliation nationale », ces assises d’une semaine s’achèvent avec un panier de 600 recommandations formulées par les parties prenantes. 

Au départ, il était censé être un cadre inclusif et un jalon dans la réconciliation entre les Centrafricains. Et pourtant, il n’était ni l’un, ni l’autre au cours de son déroulement. La non-participation des principaux partis politiques de l’opposition et les divergences à l’issue de sa clôture en sont les preuves éloquentes. La clôture de ces assises est intervenue, dimanche, avec à la clé 600 recommandations parmi lesquelles la fin de l’embargo sur les armes à feu, la mise en place d’un impôt pour le budget de l’armée et la proposition de modification de la Constitution.

Avant la clôture de ces assises, la société civile a menacé de « se retirer » si les propositions faites par les membres de la Commission 2 et relatives à la révision des articles 35, 36, 37 et 153 de la Constitution étaient maintenues. Lesquelles propositions visaient à permettre au Président Touadéra d’effectuer un troisième mandat. Selon certains participants, seule cette question a retenu l’attention des délègues du parti au pouvoir, le Mouvement des cœurs unis (MCU), dont la majorité était dans la commission 2 : Gouvernance politique et Etat de droit, renforcement démocratique et institutionnel au cours de ce dialogue.

Mais à quoi a servi réellement ce dialogue républicain, si les violons ne se sont pas accordés durant une semaine ? En tout cas, certains observateurs soupçonnent même le camp Touadera d’avoir organisé ce dialogue, uniquement pour « amorcer la modification de la Constitution » et briguer un nouveau mandat. Notons qu’à la veille de la tenue de ces assises, une frange de l’opposition, dont le Kwa Na Kwa (KNK) a décidé « de ne pas prendre part » au dialogue en raison son caractère non-inclusif.

La formation politique de l’opposant François Bozizé avait averti que dans la mesure où les groupes armés sont exclus du dialogue, « nous assisterons à un exercice ambigu et convenu, un simulacre de concertation », durant lequel « des voix concordantes et conciliantes vont plancher sur les questions les moins dérangeantes possible pour le pouvoir mais qui n’auront aucune force contraignante pour chacune des parties belligérantes ».

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